Vers un chan­ge­ment d'at­ti­tu­de?

Editorial du 19/2016

Data di pubblicazione
29-09-2016
Revision
02-10-2016

Dans un premier numéro consacré à la sauvegarde de l’architecture du 20e siècle (TRACÉS 05-06/2016), l’équipe du Laboratoire des Techniques et de la Sauvegarde de l’Architecture Moderne (TSAM) de l’EPFL avait démontré, exemples à l’appui, que le projet de sauvegarde faisait partie intégrante du champ de l’architecture contemporaine. Loin d’être une pratique de conservation reconductible à l’identique et figée, le projet dans l’existant requiert des solutions respectueuses, pragmatiques et évolutives tributaires d’une profonde connaissance des dimensions historiques, sociales, techniques et esthétiques de l’objet en question. Sous la pression des nouvelles normes environnementales, de la densification et de l’évolution de nos modes de vies, une partie de la production architecturale de la seconde moitié du 20e siècle, représentant 60 % du bâti des villes suisses, doit être rénovée. A l’instar des deux concours que nous présentons dans ce numéro, la pratique de la mise en concurrence peut être un outil précieux pour l’élaboration de projets « raisonnables ». A condition qu’elle suive un processus exigeant tant au niveau de la procédure, contextuellement choisie, qu’au niveau des critères d’évaluation. Les projets lauréats, intelligemment minimalistes, des bureaux msv architectes pour la cité Carl-Vogt à Genève et Aeby Perneger pour l’Amphipôle de l’Université de Lausanne militent avec force et conviction pour la mise en œuvre de concours d’architecture de projets dans l’existant dont les programmes reposent sur des analyses multicritères révélant les spécificités constructives et matérielles des bâtiments à rénover. Ils soulignent également l’importance des critères d’évaluation qui ne peuvent être les mêmes que pour un projet neuf. Le détail et la matérialité reprennent leur droit sur l’image et la vision globale.

Espérons que l’esprit dont font preuve les deux projets présentés dans ce numéro n’est pas uniquement issue d’une conjoncture favorable, mais d’une tendance lourde qui soutiendra la prolifération de projets responsables et bienveillants dans lesquels, pour reprendre les mots de Franz Graf «la reconsidération de l’existant ne serait pas une limitation intellectuelle mais son contraire, l’art et la technique d’y déployer l’architecture». 

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