Pas­se­rel­le Rayon Vert: un lien en­tre le nord et le sud

Fin novembre 2019, trois tronçons de la passerelle Rayon Vert ont pris place au-dessus des quais de la gare de Renens, matérialisant un projet dont les réflexions ont débuté en 2006. Au cours de la matinée du 9 juin 2020, une grue de 750 to a mis en place le quatrième et dernier tronçon de la charpente métallique. Mais il faudra encore patienter jusqu’à la fin des travaux de rénovation de la gare avant de pouvoir emprunter ce lien de l’Ouest lausannois.

 

Data di pubblicazione
13-07-2020

En 2006, sur l’impulsion de Stratégie et développement de l’Ouest lausannois (SDOL, autrefois Schéma directeur de l’Ouest Lausannois), les communes de Renens, Crissier, Chavannes-près-Renens et Écublens alertent les CFF sur la vétusté de la gare de Renens. Sont notamment pointées du doigt les problématiques de sécurité et de passage nord-sud. Des comptages effectués en 2008 et 2009 montrent que la perception de l’importance de la gare par les CFF ne correspond pas du tout à la réalité : 24 000 personnes y transitent quotidiennement, et non 6000 comme estimé jusqu’alors (voir Tracés no 13-14-15/2017). Outre les pendulaires qu’elle draine, la gare de Renens est également un important point de passage de part et d’autre des voies de chemin de fer, une coupure urbaine majeure de l’Ouest lausannois.
En partenariat avec le Canton de Vaud, les CFF et les transports publics lausannois (tl), les quatre communes lancent en 2007 un concours de projets sur la gare de Renens et ses abords, «Renens CFF – Gare de l’Ouest, interface des transports», dont le programme prévoit « la requalification des places de la Gare nord et sud, l’amélioration du passage sous voies, la création d’une nouvelle liaison nord-sud pour les mobilités douces, l’amélioration des accès aux quais pour augmenter la convivialité et la sécurité des usagers». Le projet «Rayon Vert», du groupement éponyme, est lauréat du concours.
Pour Emmanuel Colomb, associé chez farra zoum­boulakis & associés architectes urbanistes, «Rayon Vert» se démarquait dans la solution de franchissement en proposant une passerelle, en lieu et place d’un passage inférieur. «Notre projet proposait davantage qu’une simple liaison entre deux espaces publics, explique-t-il. La passerelle y était conçue comme la continuité d’un seul espace public s’étendant du nord au sud de la gare.»
Le chantier démarre en 2017. Les appuis prennent forme, au rythme des travaux d’élargissement des quais. La passerelle se matérialise véritablement durant l’automne 2019 lorsque la charpente métallique de trois de ses quatre tronçons est assemblée et bétonnée entre la gare et le terminus du métro M1. Durant les nuits du 29 novembre au 2 décembre 2019, une grue de 94 m de haut pose les trois tronçons (longueur de 14 à 24 m, poids de 98 à 188 t) sur leurs appuis respectifs. Le quatrième tronçon, qui enjambera la rue du Terminus, a quant à lui été construit au nord de la gare durant le printemps 2020 et sera posé le 10 juillet 2020. Suivront les travaux de gros œuvre sur les accès, puis les travaux d’aménagement.

Structure

 

La structure de la passerelle, véritable co-création des architectes de farra zoumboulakis & associés architectes urbanistes et des ingénieurs d’INGENI, est composée de deux treillis métalliques verticaux « arboriformes » et d’un treillis horizontal aux diagonales en X. Elle sera végétalisée côté Lausanne.
Les treillis verticaux sont composés d’éléments comprimés et de diagonales en tension. Ces éléments comprimés sont constitués de fourches, évoquant des arbres, formées de profilés métalliques (tube rectangulaire de 180 millimètres par 100 et 80 millimètres), dont les croisements sont réalisés par soudure, utilisant un élément de connexion répétitif. Les diagonales tendues sont conçues en double tôle, positionnées en sandwich à l’extérieur des fourches comprimées, afin de faciliter les connexions. La conception structurelle a permis de réduire les sections au minimum et de réa­liser une économie de matière de l’ordre de 20 % par rapport à un treillis conventionnel.
La toiture est un treillis métallique aux diagonales en « X ». Son rôle est de supporter la couverture en polycarbonate – de couleur identique à celui des marquises de la gare – et de reprendre les forces horizontales. Cette charpente contrevente l’ouvrage et lui confère sa stabilité d’ensemble. Les diagonales sont des composés-soudés de section transversale fermée. Ces poutres ont une hauteur de 30 centimètres, avec une largeur variable permettant une optimisation de la matière : la largeur des poutres est ainsi réduite à 7 cm sur les appuis.

Passerelle Rayon Vert, Renens

 

Maître d’ouvrage: communes de Chavannes-près-Renens, Crissier, Écublens et Renens (représentées par la Ville de Renens)

 

Groupement Rayon Vert
Architecture et urbanisme : farra zoumboulakis & associés ­architectes urbanistes
Paysage : L’Atelier du Paysage Jean-Yves Le Baron
Gestion de projet: Tekhne
Génie civil et structure: INGENI
CVS: Weinmann énergies
Électricité: BG ingénieurs conseils
Éclairage: Aebischer & Bovigny
Mise à terre: RS Consulting
Géomètres: Renaud-Burnand
Géotechnique: Gadz
Maçonnerie: Implenia
Charpente, serrurerie et couverture: Sottas
Ascenseurs: Emch
Escalators: Kone
Électricité: Cablex
Filet en acier: Jakob
Mobilier urbain: AZ public design
Paysage: Dimensions paysage
Façades: Raboud

 

Construction: 2017-2021
Coûts: 25 mio CHF

 

 

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