Les ris­ques de l'in­no­va­ti­on

Editorial du numéro 23-24/2018

Publikationsdatum
05-12-2018
Revision
19-12-2018

À l’heure d’établir son plan de rédaction annuel, l’équipe de Tracés prévoyait la constitution d’un dossier « autoroute et paysage » pour le dernier numéro de 2018. Il devait y être question des routes du Littoral et des Tamarins sur l’île de la Réunion, de réalisations alpines, de l’­Autostrada dei Fiori et donc, déjà, de Riccardo Morandi.

La tragique actualité du 14 août est venue bouleverser le sommaire de ce cahier. Impossible depuis de dissocier le nom du grand ingénieur italien de la ruine du viaduc du Polcevera – cruelle ironie : pour une fois qu’un ouvrage porte le nom d’un ingénieur et non d’un architecte ! Tout en portant un regard critique sur son œuvre, Tracés a tenu à rendre hommage à Morandi en plaçant en couverture une image de cet emblématique pont encore intact.

A l’heure où le mot innovation est sur toutes les lèvres, il est bon de rappeler que Morandi a été un pionnier. La conception novatrice de ses ouvrages, aujourd’hui décriée, est consubstantielle d’une époque et de ses connaissances. Tout comme le monde vivant, ces dernières ont évolué et évolueront encore, dévoilant petit à petit que certaines innovations se révèlent être des culs-de-sac dont nous héritons aujourd’hui. Les risques inhérents aux haubans de Morandi étaient connus de longue date. A cet égard, le collapse du viaduc de Gênes résulte davantage de la faillite d’un système de surveillance que de celle d’un homme, de ses idées et de sa profession.

 

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