Espa­ces de créa­tion à du­rée dé­ter­mi­née

Le bâtiment modulaire Lattich s’élève depuis avril 2019 sur le site de l’ancienne gare de marchandises CFF à Saint-Gall. Grâce à une construction limitée au gros œuvre, les loyers y sont bas.

Data di pubblicazione
26-11-2019

Le bâtiment modulaire Lattich s’élève depuis avril 2019 sur le site de l’ancienne gare de marchandises CFF à Saint-Gall. Grâce à une construction limitée au gros œuvre, les loyers y sont bas.

L’édification du bâtiment Lattich n’a pris que deux mois. Avec des espaces affectés pour les dix à quinze prochaines années, il ouvre un pôle créatif dans une ville plutôt calme. Le site de l’ancienne gare de marchandises de Saint-Gall est une des dernières zones de développement urbain, à terme destinée à accueillir le raccordement autoroutier vers la A7 direction Appenzell. Les anciennes halles CFF et une parcelle de 100 m² y étaient en friche, jusqu’à ce que le consortium Lattich mène une évaluation du potentiel du site, en été 2006. La phase test ayant démontré qu’une affectation intermédiaire plus longue et plus ambitieuse était envisageable, le projet a été poursuivi et des acteurs de l’économie créative se sont installés dans les halles. On a de surcroît prévu un bâtiment modulaire temporaire pour densifier encore la friche.

Échafaudages et panneaux de coffrage

Pour la parcelle vide, le bureau in situ ­associé à Blumer Lehmann a développé une construction modulaire en bois. L'entreprise Blumer Lehmann a une longue expérience dans le bâti modulaire et le bureau in situ l’a déjà appliqué à Bâle ou à Zurich dans du logement pour réfugiés, des réparations du tissu urbain ou des lieux destinés aux milieux créatifs.

Le bâtiment Lattich se compose de 48 modules, que Blumer Lehmann a développés à partir d’une unité standard. Les surfaces à louer vont de 27,6 m² pour un module, à 57 m² pour deux et 86,5 m² pour trois. L’accès aux trois étages du bâtiment est assuré, côté sud-ouest, par des escaliers et des passerelles d’échafaudage. Conçue par l’artiste Markus Gossolt, la façade se signale par son revêtement de panneaux de coffrage jaunes et le nom Lattich, affiché en planches de bois noires clouées sur l’angle nord-est.

Gros œuvre prometteur

Les locataires se partagent une unité sanitaire par étage. La toiture terrasse et une salle de réunion sont à usage commun. L’intérieur des modules est fait de panneaux de particules bruts et dans les WC, de panneaux collés hydrofuges, que les locataires s’approprient à leur guise. Selon les lois suisses sur la construction, ce niveau de finition avec la façade cor­respond au gros œuvre II (couverture, ­fenêtres, traitement des façades et installations techniques). S’il est plutôt inhabituel de louer un bâtiment à ce stade, cela autorise des loyers bas, en laissant les initiatives individuelles déployer une belle diversité à l'intérieur. Outre l’offre de ­restauration avec espaces extérieurs au rez-de-chaussée, une joyeuse mixité d’activités s’y est installée, réunissant galeries d’art, studio de yoga, bureaux de ­graphistes ou d’architectes et fleuriste. L’offre a été si bien reçue à Saint-Gall que tout était pratiquement déjà loué à l’achèvement du bâtiment. Et au terme de sa durée d’occupation de la friche CFF, il est prévu que la structure continue à accueillir des créatifs ailleurs.

En fait, la législation ne prévoit pas de constructions temporaires. Cela signifie notamment que le bâtiment Lattich doit respecter les normes incendie comme n’importe quel autre. Mais la tolérance pour un bâti et une qualité de finition simplifiés est plus grande pour un édifice qui sera déplacé au bout de quelques années. On n’aurait donc pas pu réaliser une façade en panneaux de coffrage ou des conduites apparentes pour un bâtiment permanent.

Cette simplicité de conception et de réalisation a justement motivé Pascal ­An­gehrn, chef de projet au sein du bureau
in situ, et Richard Jussel, directeur chez Blumer Lehmann, à promouvoir une introduction au BIM pour les entreprises encore peu familières de ce processus.
Le bureau in situ souhaitait en outre étendre la chaîne BIM à l’exécution, soit à l’ensemble des métiers impliqués dans le projet. C’est pourquoi on a d’emblée convenu d’une base informatique en réseau pour automatiser et optimiser les processus. Angehrn und Jussel se sont efforcés d’inclure tous les artisans, tels que peintres, ferblantiers et couvreurs, sans y parvenir dans chaque cas, car les connaissances et les ressources personnelles prérequises n’étaient pas mobilisables chez tous les partenaires.

Participants au projet

Investisseurs: Blumer Lehmann, Gossau | Christoph Tobler et Claudia Züger Tobler, Saint-Gall | equimo, Saint-Gall | Hälg & Co. Saint-Gall | Fondation ­Steinegg et des autres fondations, Saint-Gall | Stutz, Saint-Gall | Banque cantonale de Saint-Gall

Maître d’ouvrage: Association Lattich, Saint-Gall 

Développement/E: Blumer Lehmann, Gossau

Concept/Architecture: Baubüro in situ , Zurich | Blumer Lehmann, Gossa

Statique bois: Blumer Lehmann, Gossau

Installations du bâtiment: Hälg & Co, Berne

 

Bâtiment

Surface de plancher: 1530 m2

Volume: 5100 m3

 

Bois et construction

Bois contrecollé / DUO / lattes: 311 m3 (épicéa, Suisse)

Panneaux trois plis: 59 m3 (épicéa)

Panneaux OSB: 67 m3

Panneaux de coffrage: 30 m3 (épicéa)

 

Dates

Réalisation: 2 mois (février -avril 2019)

Production modules: 22 jours pour 48 modules

 

Coûts

Valeur vénale: env. 3.2 Mio CHF

Cette article est paru dans le hors-série «Ville en bois – Modules, éléments, participation, BIM et objets provisoires». Vous trouverez d'autres articles sur le bois dans notre dossier digital.

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