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Enquête trimestrielle : conjoncture et marche des affaires des bureaux d’études

Alors que les ingénieurs conservent leur optimisme, les bureaux d’architecture s’attendent majoritairement à une dégradation de la marche de leurs affaires. En cause notamment, un ralentissement conjoncturel du secteur de la construction.

Publikationsdatum
28-11-2019

Le sondage mené par le Centre de recherches conjoncturelles de l’EPFZ (KOF) fin octobre 2019 auprès de quelque 500 bureaux d’études met en évidence leur appréciation d’une stabilité de leur situation économique. Depuis la dernière enquête en juillet, ils sont ainsi 56 % à la considérer comme inchangée; 41% comme satisfaisante, et seuls 3% à la juger mauvaise.

Un contexte international défavorable

L’affaiblissement de la conjoncture mondiale n’est pas sans incidence sur le commerce extérieur suisse. Après que l’Organisation mondiale du commerce (OMC) a donné son feu vert à l’imposition de sanctions douanières sur les appareils Airbus, la menace de nouvelles mesures protectionnistes des États-Unis à l’encontre de l’Union européenne pourrait se concrétiser. Une situation qui affecte les exportations suisses, qui se sont significativement essoufflées au cours des trimestres passés.

Ces dernières années, le secteur de la construction a grandement contribué à la stabilité de l’économie du pays. Or, les signes de ralentissement qu’il présente aujourd’hui indiquent que son impact positif sur la conjoncture tend à se restreindre.

Lent recul de la construction de logements

Alors que les chiffres du génie civil restent bons, le KOF se montre plutôt pessimiste dans ses pronostics concernant la construction industrielle, commerciale et résidentielle. Depuis quelques années, le nombre d’appartements construits excède la demande, d’où l’augmentation du taux de vacance. Or, la situation de suroffre actuelle met un frein au dynamisme du secteur. Malgré la faiblesse record des intérêts hypothécaires, un lent ralentissement de la construction résidentielle est à prévoir, tandis que, dans le segment industriel et commercial, de nombreux projets d’envergure sont en passe d’être achevés. Cette dynamique baissière se reflète ainsi déjà dans le nombre de demandes et d’octrois de permis de construire.

Les chiffres de la construction ne doivent pas faire oublier la question urgente de l’assainissement du parc immobilier: la Suisse devra user de sa capacité d’innovation pour faire jouer ce levier important dans le suivi et la réalisation des objectifs de la Stratégie énergétique 2050.

Les architectes sur la réserve

Les architectes sont plus prudents dans leur estimation de la conjoncture qu’au cours du précédent trimestre: ils sont ainsi 47% à juger leur situation économique bonne, 47% à la trouver satisfaisante, tandis que 6% la considèrent comme mauvaise. Leurs attentes quant à l’évolution de leurs affaires dans les six prochains mois s’assombrissent quelque peu.

Une baisse de moral transparaît également dans leurs réponses relatives à leurs résultats financiers, aux prestations fournies et à la demande des trois derniers mois. Seule la courbe de la situation concurrentielle des trois derniers mois est légèrement ascendante. Les réserves de travail se maintiennent à douze mois, et, malgré la morosité ambiante, les bureaux déclarent leurs effectifs actuels stables.

Les ingénieurs optimistes

Les ingénieurs sont 60% à considérer leur situation économique bonne, 38% à l’estimer satisfaisante et seuls 2% la déclarent mauvaise. Faisant état d’une augmentation de la demande au cours des trois derniers mois, ils escomptent une nouvelle légère hausse dans les trois prochains et conservent leur optimisme quant à la marche de leurs affaires dans les six mois à venir.

Si les réserves de travail se maintiennent à dix mois, le nombre de bureaux déplorant une pénurie de ressources humaines reste élevé et s’établit actuellement à 52 %. Fait réjouissant, l’activité de la construction commerciale et industrielle est en progression.

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