Ville en bo­is – Espaces pré­con­fec­tion­nés pour in­ves­tis­seurs in­no­vants

La construction en bois mise largement sur des systèmes standardisés et industrialisés. Avec de multiples avantages, selon la fonction et la taille de l’ouvrage.

Publikationsdatum
29-11-2019

La construction en bois mise largement sur des systèmes standardisés et industrialisés. Avec de multiples avantages, selon la fonction et la taille de l’ouvrage.

Dans la construction, chaque ouvrage est a priori conçu et réalisé comme un objet particulier. Dans d’autres branches, telles l’automobile ou la construction navale, la production unitaire a en revanche depuis longtemps fait place à des processus industriels plus efficaces : à l’instar d’un jeu de construction, on assemble des produits complexes à partir d’éléments standardisés prédéfinis, plutôt que de repartir à chaque fois d’une feuille blanche.

La démarche n’est pas nouvelle : parmi les précurseurs, on ne compte pas seulement Henry Ford et son fameux modèle T, mais aussi des pionniers chez les ­bâtisseurs. Ainsi, le « Portable Colonial Cottage for Emigrants », développé dès 1833 par le charpentier anglais Herbert Manning, offrait aux colons en partance pour l’Australie un pavillon en pièces
détachées prêt à être embarqué. L’un d’eux est encore visible aujourd’hui à Melbourne. En 1908, c’est l’Américain Thomas Edison qui lance son idée de « Single Pour Concrete House », en vue de produire en série des maisons complètes à partir d’un grand gabarit en fonte moulée. Bien que testé à plusieurs reprises, le concept n’a pas pu s’imposer en raison des coûts excessifs du moulage en fonte. L'année 1931 voit le lancement en Allemagne de la « Kupfer­haus » conçue par l’architecte Robert Krafft et l’ingénieur Friedrich Förster : une maison clés en main, dont la construction en panneaux fait appel au cuivre, à l’aluminium et à des cadres en bois. Ce projet, dont Walter Gropius reprend la direction peu après, a débouché sur le développement d’éléments modulaires non seulement pour la production de logements, mais aussi de bureaux et d’immeubles administratifs, ainsi que d’écoles et d’espaces pour la petite enfance.

La construction modulaire exploite le potentiel de la préfabrication industrialisée grâce à des processus de montage simples et efficaces, dans le sens de la « lean construction », avec les avantages suivants :

  • réduction des coûts due à la standardisation, à l’application de maquettes numériques et à la production industrielle;
  • qualité accrue par des conditions de fabrication contrôlées, avec diminution de l’improvisation et des défauts sur le chantier;
  • rapide retour sur investissement grâce à une durée de réalisation réduite ;
  • anticipation fiable des coûts et des délais.

Bâtir avec des modules

La construction en bois s’appuie largement sur des systèmes industriels standards. Une standardisation qui englobe des éléments linéaires (fermes, poutres, piliers, profilés), des assemblages surfaciques (parois et planchers), jusqu’à la préconfection de modules volumiques clés en main.

Reproductibles en série, de tels modules sont désignés pour des bâtiments comptant beaucoup d’unités à usage identique, tels que foyers, centres d’accueil, immeubles de petits logements ou de bureaux. Ceci avec des économies d’échelle supplémentaires lorsque des typo­logies semblables sont réalisées à différents endroits. Les applications de la construction modulaire sont nombreuses (tableau 1), tant pour des objets destinés à un usage intermédiaire et ensuite ré­utilisés ailleurs, que pour un bâti traditionnel affecté au long terme. Les modules se prêtent aussi à la surélévation d’immeubles existants, car ils minimisent les rejets et nuisances sur place en écourtant la durée du chantier.

Pour autant qu’elles soient intégrées d’emblée, flexibilité d’usage et reconversion sont en principe envisageables grâce à l’assemblage de plusieurs modules. De même, un plan basé sur une trame orthogonale fixe offre une certaine marge de développement individualisé par la juxtaposition et l’empilement de modules. Les dimensions maximales de ceux-ci sont dictées par leur transportabilité. Un des atouts de la construction en modules est que l’on travaille rapidement au sec. À l’inverse, le transport de grands volumes vides représente un inconvénient. Ainsi, l’acheminement de parois et de planchers préfabriqués est plus rationnel, mais au prix d’une durée de montage plus longue qui exige une protection sur le chantier.


« La Construction en Bois s'appuie sur des systÈmes industriels standards »

Sensibilité écologique accrue

Face aux préoccupations écologiques croissantes, notamment exprimées dans les grèves pour le climat, on peut s’attendre à une valorisation de la construction en bois. Le bilan carbone des bâtiments est désormais scruté et les investisseurs institutionnels se préoccupent toujours plus de l’empreinte CO₂ de leur portefeuille en élaborant des stratégies pour atteindre les objectifs climatiques suisses. Cela passe par l’abandon des combustibles fossiles et l’amélioration de l’enveloppe des bâtiments, sans oublier l’énergie grise que ceux-ci renferment. Or, tant du point de vue de l’isolation de l’enveloppe que de l’énergie grise, le bois offre des atouts pour réduire les émissions de CO₂. De plus, la construction en bois constitue un argument de vente auprès de groupes-cibles qui attachent de l’importance à la durabilité globale d’un bâtiment.

Au cours de la dernière décennie, la part de marché des immeubles d’habitation en bois a presque triplé, passant de 1,6% au 2e semestre 2008 à 4,7 % aujourd’hui. Certes, l’option bois demeure un choix de niche pour cette typologie, mais son essor est notable et sans doute appelé à se poursuivre.

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Cette article est paru dans le hors-série «Ville en bois – Modules, éléments, participation, BIM et objets provisoires». Vous trouverez d'autres articles sur le bois dans notre dossier digital.

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