Le pa­vil­lon su­is­se à la 13e Bi­en­na­le d’ar­chi­tec­tu­re de Ve­ni­se

«And Now the Ensemble!»

Publikationsdatum
03-09-2012
Revision
19-08-2015

Les murs de la grande salle du pavillon suisse déploient le panorama d’une ville fictive. Avec la perspective des rues et des places, encadrée de bâtiments dont aucun ne s’impose – un paysage urbain s’affiche.

C’est à une récusation du solitaire que le tchèque Miroslav Šik, associé aux deux bureaux amis Knapkiewicz + Fickert und Miller + Maranta, se livre ici, transformant le pavillon suisse en manifeste visuel. Recourant aux procédés du collage, les commissaires affirment ainsi le propos également défendu ailleurs dans cette Biennale: les bâtiments doivent être perçus comme participant à leur environnement, le contexte et ses valeurs doivent être pleinement reconnus et intégrés au travail. Pour Šik, qui a marqué toute une génération d’architectes de la fin des années 80 comme représentant d’une «architecture analogue» à l’EPFZ, un rôle prépondérant revient à l’ambiance et à la tradition bâtie propres à un lieu urbanisé. L’idée est que les ouvrages qui portent en eux ces valeurs dégagent la même présence et la même évidence que l’ensemble dans lequel ils s’inscrivent. Cela inclut les références personnelles des architectes impliqués. Logiquement, un pan entier de l’antichambre à la grande salle est donc réservé aux travaux emblématiques des trois bureaux : ceux-ci corrèlent des ouvrages, objets et traditions auxquels ils tiennent et qui inspirent leur pratique architecturale. Ce sont précisément ces mises en relation qui jouent un rôle décisif et confèrent aux éléments bâtis leur évidente légitimité en les intégrant à l’ensemble – malgré leurs différences ou, justement, grâce elles.

Recourant à l’émulsion photographique, le collage appliqué sur les parois s’en tient toutefois à une succession de travaux réalisés par les trois bureaux. L’on se demande alors pourquoi la démonstration n’intègre pas d’autres productions et pourquoi les bâtiments ne sont pas déclinés les uns à côté des autres, mais les uns derrière les autres. De ce fait, le dispositif d’ensemble et la force de conviction que le panorama aurait pu déployer demeurent en deçà de leur potentiel. 

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