Le Por­tu­gal: «Lis­bon Ground» au bord de l'eau

Biennale d'architecture 13 à Venise

Publikationsdatum
31-08-2012
Revision
19-08-2015

Installée dans les locaux du Fondaco Marcello, portes grandes ouvertes sur les eaux du Canale Grande, la contribution portugaise à la 13e Biennale de Venise convainc par son élégance et son agréable retenue, pour ne pas dire modestie. Il est vrai que le pays, avec un Lion d’Or 2012 décerné à Alvaro Siza Vieira, n’avait pas à se préoccuper d’imposer sa présence parmi les exposants. Par ailleurs, le fait de se situer hors des Giardini et d’investir un bâtiment en ville a également ses avantages. Certes, la foule risque de ne pas trouver le chemin de ce « pavillon » qui n’en est pas un, mais l’endroit échappe ainsi à la joyeuse ambiance de foire qui règne dans l’enceinte officielle de la Biennale et qui peut inciter certains pays à vouloir se mettre en avant d’une manière trop ostentatoire.

Au « Lisbon Ground », le lieu d’exposition est dominé par la couleur blanche et par des rideaux semi-transparents accrochés au plafond qui cernent l’espace et le partagent en deux. Vers l’entrée et donc tout près de l’eau – le quai est plutôt étroit –, on peut écouter une sélection de textes d’Antonio Tabucchi, auteur qui a cultivé ses relations avec la ville de Lisbonne sa vie durant. Dans le deuxième espace, au fond, la littérature cède la place à l’enregistrement de plusieurs tables rondes projeté sur un écran (on y voit aussi les mains et ce qu’elles dessinent tout au long des débats), à une carte schématique de Lisbonne d’environ deux mètres sur quatre et des tirages de photos présentés à plat et accompagées de quelques textes explicatifs.

Le sujet unique est Lisbonne, l’évolution de la ville depuis 1988, une dizaine de projets récents. Et sans pouvoir être beaucoup plus précis – il faudrait des heures pour se plonger dans l’écoute, dans la lecture du catalogue, dans l’étude rapprochée des projets –, le visiteur apprécie l’impression de découvrir un relevé dense et précieux de ce qui constitue cette ville aujourd’hui. A travers la parole, le dessin, la carte et la photographie, la commissaire Inês Lobo et les architectes portugais qu’elle a convoqués aux discussions (parmi eux aussi les plus connus), réussissent à s’exprimer de manière précise et à préparer, en plus, le terrain d’un concours international pour reconfigurer le bord de l’eau du Campo das Cebolas/Doca da Marinha, dans la Baixa.

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