Le Pé­rou: Yu­cun, une nou­vel­le ville dans le dé­sert

Biennale d'architecture 13 à Venise

Publikationsdatum
31-08-2012
Revision
19-08-2015

Dans une des dernières salles de l’Arsenale dédidées aux participations nationales, la Société des architectes du Pérou, sous l’impulsion de José Orrego et d’Enrique Bonilla Di Tolla, expose vingt maquettes très particulières. Il s’agit de cubes en céramique de 20 x 20 x 20 cm réalisés par vingt bureaux d’architectes pérouviens différents, en collaboration avec l’artiste Carlos Runcie-Tanaka. Chacun de ces volumes comporte des trous, des entailles, des couloirs ou des reliefs différents, selon le modèle d’habitation proposé par l’architecte qui en est l’auteur.

Les vingt participants se trouvent devant un défi de taille, puisqu’il s’agit de construire une nouvelle ville dans le désert, au nord du pays. Le « proyecto Olmos » – un projet du gouvernement, en cours de réalisation – prévoit de construire de gigantesques infrastructures hydrauliques pour dévier l’eau du bassin de l’Amazone en direction du Pacifique, et augmenter ainsi la surface de terrain à cultiver dans une région jusqu’ici aride. Et pour accueillir les personnes qui vont faire fructifier ces terres, on planifie une nouvelle ville pour 75'000 habitants.

Au-delà du gigantisme d’un tel projet et des polémiques qui vont forcément de pair, l’exposition vénitienne des architectes pérouviens – qui ne discute pas les pour et les contre de l’opération gouvernementale – séduit par sa volonté de réfléchir ensemble aux meilleures manières d’implanter de l’habitat sur un terrain vierge. Car chaque architecte, avant de venir à la maquette en céramique, a développé un plan d’aménagement urbain pour 25 ha. Et ces 20 plans ont ensuite été discutés au cours d’une tentative d’assemblage, où chacun devait négocier avec ses voisins potentiels.

Outre les 20 maquettes en céramique, « Yucun, habiter le désert » – tel est le nom de la contribution pérouvienne – montre des panneaux explicatifs plutôt sommaires concernant le projet Olmos d’un côté et la raison d’être du projet pour la Biennale de l’autre, une grande toile illuminée et tendue à l’horizontale avec un plan montrant tout le périmètre de la nouvelle ville et, bien sûr, les « rendus » des 20 bureaux avec leurs propositions d’implantation. Ces dernières tiennent du meilleur et du pire et ne manquent finalement pas d’évoquer l’affichage d’un concours. 

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