Ville en bo­is V

Éditorial

Publikationsdatum
27-11-2019

Le provisoire a toujours existé. Cependant, usage temporaire rime avec solution transitoire. L’impact urbanistique d’une telle architecture est moins con­traignant que pour un objet permanent. Jusqu'ici plutôt marginal, le provisoire prend un nouveau sens dans des con­textes qui se densifient. Pour des équipements destinés à l’accueil de réfugiés, au logement ou à la formation, on investit souvent des niches dans le tissu urbain – surfaces jouxtant l’autoroute ou les voies ferrées, aires de repos ou vides dans l’agglomération. Car s’il y a assez d’appartements chers aujourd’hui, la ­demande augmente pour des lieux de vie et de travail avantageux.

Préfabrication et construction modulaire en bois apportent une réponse ­sur mesure : méthodes de conception numériques, préconfection et logistique de chantier écourtent les travaux et réduisent les coûts. De même, l’équipement peut s’adapter aux moyens des usagers : installations apparentes, cuisines sans lave-vaisselle, pièces modestes, parois en bois brut. Le tout compensé par de généreux espaces communs et une ambiance favorisant la cohésion entre habitants venus de divers horizons, avec des possibilités de développement. L’avenir dira comment évolue une mixité d’étudiants, de réfugiés, de migrants, de gens modestes, de créatifs en atelier ou de petits artisans – nomades par choix ou par ­obli­gation.

Nombre de ces réalisations occupent des terrains en réserve ou des zones de développement pour dix à vingt ans. Une durée actuellement non négligeable face à des lotissements vendus comme «permanents» démolis après quelques décennies. Avec une durée d’utilisation ­raccourcie et malgré des coûts bas, le ­potentiel de durabilité n’est toutefois pleinement exploité que si une réaffec­tation est d’emblée prévue. Résistance, qualité du bois, assemblages et trans­por­ta­bilité constituent les fac­teurs d­é­ter­mi­nant la rentabilité d’un démé­nagement. Maints exemples prou­vent déjà que les modules en bois sont réutilisables, évitant ainsi des déchets de chantier ou un coûteux recyclage.

L’atout maître de la construction en bois – permanente comme provisoire – est de s’appuyer sur une standardisation poussée, associée à la préfabrication pour créer des espaces de vie dans la ville du futur.

Le projet «Ville en bois» réalisé pour le compte de l’Office fédéral de l’envi­ronnement OFEV inclut les publications spéciales, la série de manifestations de Wüest Partner et des visites guidées organisées par Lignum, Économie suisse dubois. Elles traitent de constructions en bois intéressantes tant en Suisse qu’à l’étranger.

Ces deux prochaines années, nous aborderons de manière systématique des questions liées à la construc­tion en bois. Toutes les activités ainsi que nos publications sont accessibles en permanence sur www.espazium.ch/traces/thema/construction-bois. Ce dossier numérique reprend, outre des articles consacrés au bois, les publications spéciales précédentes intitulées «Ville en bois». Nous y avons analysé les liens entre la construction en bois et l’environnement (Ville en bois I – «Sortir des sentiers battus»), les pre­scriptions de protection incendie revues (Ville en bois II – «Utiliser du bois est devenu plus simple»), le bois dans le contexte des ­mégatendances (Ville en bois III – «Méga­tendances comme moteurs») et les enjeux commerciaux liés aux grands lotissements (Ville en bois IV – «Artisanal et rentable»).


Publications:
https://www.espazium.ch/fr/actualites/bois

Manifestations:
www.wuestpartner.com/ueber-uns/stadt-aus-holz

Visites guidées:
www.lignum.ch/aspects

Cette article est paru dans le hors-série «Ville en bois – Modules, éléments, participation, BIM et objets provisoires». Vous trouverez d'autres articles sur le bois dans notre dossier digital.

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