«Au-de­là des fron­tiè­res, en­sem­ble – Ge­mein­sam über Gren­zen wa­ch­sen»1

Editorial du 01/2016

Data di pubblicazione
07-01-2016
Revision
07-01-2016

Riches d’une longue expérience en matière de coopération transfrontalière, les villes et les collectivités territoriales de l’agglomération bâloise poursuivent leur cheminement commun et plus particulièrement la stratégie de développement 2020.

Dans quatre ans, l’exposition de clôture de l’IBA Basel 2020 présentera au public les projets retenus. D’ici là, l’agglomération de Bâle se sera dotée d’un véritable district trinational, disposé de part et d’autre du Rhin.

Financé conjointement par l’Union européenne et la Confédération, ce projet sous-tend bien plus que ce qu’il affirme, à savoir la transformation d’une zone industrielle frontalière en zone mixte d’habitation et d’activités. Il ouvre la voie à une réalité qui concerne deux des trois plus grandes agglomérations suisses : l’exigence de penser la politique de la ville au-delà du strict cadre national. Genève est comme Bâle, son avenir s’écrit en partie en dehors de ses frontières. 

Si Genève n’a pas su encore se doter des instances planificatrices pour un réel développement transfrontalier, son plus grand chantier d’infrastructure, le CEVA, concerne un axe ferroviaire urbain qui traversera une frontière. 

Que la stratégie de développement transfrontalier soit une nécessité tant pour Bâle que pour Genève n’est d’aucune garantie. La montée de part et d’autre des frontières de partis populistes, xénophobes et antieuropéens pourrait à termes compromettre le développement transfrontalier. 

Cette menace rappelle indéniablement que ce type de partenariat ne saurait avoir lieu sans une réelle stratégie de pédagogie autour du concept de métropole transfrontalière. Là réside la deuxième grande différence entre Bâle et Genève : en plus d’instances planificatrices, Bâle semble engagée dans l’élaboration de représentations et d’activités de médiation afin de rendre l’hypothèse de la ville au-delà des frontières désirable. Ce besoin de représentation explique peut-être pourquoi l’IBA, l’organe au cœur de ce chantier, n’est autre qu’une Internationale Bauausstellung, c’est-à-dire un dispositif pour donner envie.


Note

1. Slogan de l’IBA Basel 2020.

Articoli correlati