The Li­mi­ts to Gro­wth… in Ge­ne­va?

Data di pubblicazione
17-03-2022

En mars 1972, le Club de Rome publie le rapport The Limits to Growth comme première réponse au défi de considérer le futur de l’humanité. S’il suscite de vifs débats sur la forme autant que sur le fond, il agit comme un électrochoc dans l’avenir qu’il annonce: nous allons heurter les limites de notre monde physique à l’échelle d’une génération.

La question de départ du rapport est de discuter la situation actuelle et future de l’humanité à partir de situations concrètes, objectivables et quantifiables. L’étude examine, à l’aune des interdépendances entre la croissance démographique et l’exploitation des ressources naturelles, «des problèmes complexes (…): les inégalités sociales, la dégradation de l’environnement, la perte de foi dans les institutions, l’étalement urbain incontrôlé, la précarité de l’emploi, l’aliénation de la jeunesse, le rejet des valeurs traditionnelles; et l’inflation et autres perturbations monétaires et économiques.»1

Cinquante années plus tard, les points de départ de l’analyse restent autant valides que les préoccupations sont inchangées, si ce n’est que notre actualité est désormais peuplée des conséquences environnementales irréparables. Les raisons sont vastes, complexes. La principale est le manque d’actions politiquement engagées. Et plus encore, nous parlons d’urgence.

À l’échelle des acteur·rices de la culture et des techniques du bâti, une responsabilité – et une prise de risque – collective doit s’établir, très loin de la position confortable du constat. À mesure que les pratiques de l’aménagement et les matériaux employés se transforment, sans doute pas assez vite, comment inclure dans les processus de projet l’ensemble des problèmes que l’état de la planète nous impose? Les réponses à cette question ne peuvent être ni brèves, ni binaires, ni immédiates…

Un début de réponse est dans la nécessité d’incorporer toutes les externalités du projet – de l’origine des matériaux à la durée de vie et la consommation d’énergie de l’ouvrage, en passant par les phases de chantier et de déconstruction. En ce sens, l’acceptation, en décembre dernier, du projet de loi genevois PL 12869 relatif à l’empreinte carbone des matériaux, venant modifier la loi sur les constructions et installations (LCI), a le mérite de jeter des bases de l’économie circulaire dans le canton de Genève, même si elle ne concerne que la catégorie, encore floue, des «grands projets». En ce printemps 2022, l’heure est à la rédaction du règlement ad hoc, qui ne doit pas saper les retombées significatives de ce défi. Mais il n’est pas possible d’amorcer un changement de paradigme sans contraintes. Des énièmes mesures incitatives ne sont pas adaptées à l’effort qu’il faut mettre en œuvre dès aujourd’hui pour inverser la tendance.

En 1972, le constat était établi à l’échelle du globe. En 2022, les réponses se trouvent à l’échelle des régions, des villes, des individus. Nos modes de vie doivent changer selon les capacités physiques du territoire d’ancrage, lui aussi limité. De la préservation du sol au ménagement des ressources en passant par la réversibilité fonctionnelle et constructive et des solutions techniques à expérimenter: ce sont autant de relations interdépendantes à embrasser qui ont un coût immédiat pour la collectivité et dont les bénéfices seront observables à long terme…

Note

 

1 D. Meadows, D. Meadows, J. Randers, W. Behrens, The Limits to Growth, Universe Books, 1972, p. 10

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