Nou­veaux vi­sa­ges et grands hom­ma­ges

L’Assemblée des délégués de la SIA a élu un nouveau président à la tête de la Société, complété les rangs du Comité, octroyé deux fois le titre de membre d’honneur et nommé la première femme à la tête de la Commission centrale des normes (ZN).

Data di pubblicazione
22-04-2021
Ivo Vasella
Architecte EPFZ/SIA, co-chef du service Communication et porte-parole de la SIA

Une fois de plus, l’Assemblée des délégués (AD) de la SIA s’est tenue à distance – mesures sanitaires obligent. C’est donc derrière leurs écrans, à domicile ou au bureau, que les délégués ont élu à l’unanimité Peter Dransfeld à la présidence de la SIA le 23 avril 2021. Cet architecte ETH/SIA vit et travaille à Ermatigen (TG), où il dirige son propre bureau d’architecture Dransfeldarchitekten AG, plusieurs fois primé pour ses solutions durables. Jusqu’à présent aux commandes du groupe professionnel Architecture (BGA) de la SIA, Peter Dransfeld peut également se targuer d’une solide expérience politique en tant que chef de fraction des Verts du Grand Conseil du canton de Thurgovie. Les quelques années qu’il a passées en France durant son enfance lui ont conféré une bonne maîtrise du français. Un atout qu’il pourra mettre à profit pour – comme il l’a déclaré lors de son premier entretien – perpétuer le climat d’ouverture et de dialogue instauré par Stefan Cadosch et resserrer l’action de la SIA autour des besoins des membres.

Deux nouveaux membres d’honneur

La prise de succession de Stefan Cadosch s’est faite en même temps que sa nomination au titre de membre d’honneur de la SIA : après plus de dix ans d’un exceptionnel engagement à la tête de la Société, cet hommage relevait de l’évidence. Un autre Grison a rejoint le cénacle des grands noms de la SIA : Heinrich Figi, ingénieur civil qui a débuté dans le métier au sein du bureau d’ingénierie du renommé Christian Menn. Il a été distingué en reconnaissance des presque 30 ans qu’il a consacrés aux activités normatives de la SIA au sein de différentes commissions ainsi que pour son action en faveur de la culture du bâti tout au long de sa carrière. En effet, il a organisé de nombreux concours d’ingénierie conformes aux règlements SIA en sa qualité de chef du service des ouvrages d’art de l’Office des ponts et chaussées du canton des Grisons.

L’ingénierie en force au Comité

Les délégués ont validé les choix d’Alain Oulevey et Chris Luebkeman: grâce à ces élections, la représentation de l’ingénierie civile est ainsi assurée au sein du Comité, qui pourra désormais siéger au complet. Alain Oulevey est ingénieur civil ETH/SIA et co-chef de l’entreprise De Cérenville Géotechnique basée à Lausanne (siège), Genève et Neuchâtel. En tant qu’ancien président de la section SIA Vaud, il connaît parfaitement les préoccupations et engagements de la SIA et pourra se faire le relais de la Romandie.

L’élection de Chris Luebkeman a marqué l’accomplissement d’un souhait de longue date du Comité: compter en son sein une personnalité qui ne soit pas (encore) familière de la SIA afin de s’enrichir d’une réflexion hors cadre. Docteur en architecture et ingénieur aux racines étasuniennes, celui qui se conçoit comme un «citoyen du monde et constructeur de ponts» exerce depuis plus de 30 ans en Suisse et en Europe, notamment dans la recherche, le développement et l’enseignement. Il est depuis peu à la tête du Strategic Foresight Hub de l’EPF Zurich.

La ZN se féminise

Le vice-président de la SIA Adrian Altenburger s’est retiré de ses fonctions de président de la Commission centrale des normes (ZN). C’est Céline Weber, dr ès sc. tech., ingénieure EPFL/SIA, de La Rippe dans le canton de Vaud qui prendra sa relève, devenant la première femme à assurer la présidence de la ZN. Ses compétences techniques pointues, son bagage scientifique, sa connaissance des activités de normalisation ainsi que sa capacité à fédérer au-delà des frontières linguistiques et culturelles ont convaincu tant la commission de sélection que les délégués.

Des finances chamboulées

La crise sanitaire qui a bouleversé toute l’année dernière a également impacté les finances de la SIA. Nombre de projets et mesures ont dû être annulés ou reportés, en conséquence de quoi l’exercice 2020 a clôturé sur un résultat positif de 66 000 francs. Les postes de dépense ainsi laissés en suspens ont été basculés sur le budget 2021, qui affiche donc des pertes de 117 000 francs – un déficit acceptable aux yeux de l’AD après deux années consécutives achevées dans le vert. Le Comité a toutefois souligné que le processus stratégique en cours doit être mis à profit pour recentrer les activités de la SIA sur les priorités fixées de manière à éviter que les bilans annuels futurs présentent des pertes.

Création d’une nouvelle catégorie de membres

Avec quelque 850 membres, le groupe professionnel Technique (BGT) est le plus petit de la SIA et ne cesse de voir ses effectifs diminuer depuis des années. Son président, Marco Waldhauser, a soumis l’an dernier au Comité une proposition visant à contrer cette hémorragie de membres: la création d’une nouvelle catégorie de membres « juniors ». Une proposition aujourd’hui validée par l’Assemblée des délégués.

À l’heure actuelle, les étudiants suivant un cursus dans une discipline SIA peuvent s’affilier gratuitement à la Société, et ce jusqu’à obtention de leur diplôme de master. Une fois leurs études terminées, deux options s’offrent alors à eux : soit opter pour une affiliation individuelle, soit mettre fin à leur adhésion. Or, les étudiants en techniques du bâtiment poussent plus rarement jusqu’au master et démarrent directement leur vie active dès l’obtention du diplôme de bachelor. Il leur faut ensuite accumuler six années d’expérience professionnelle pour pouvoir réintégrer la SIA — ce qui contribue à leur désertion puisque les liens avec la Société se délitent généralement. C’est là qu’intervient cette nouvelle catégorie d’affiliation temporaire : dorénavant, les titulaires d’un bachelor pourront rester membres de la SIA en tant que « juniors » durant les six premières années de leur vie professionnelle. Ils bénéficieront des mêmes prestations que les membres étudiants, mais devront en revanche s’acquitter d’une cotisation annuelle de 120 francs. À l’issue de cette période, ils devront passer à une affiliation individuelle ordinaire. Bien que créée pour remédier à la baisse du nombre de membres du BGT, la catégorie «junior» est également ouverte aux finissants de bachelor d’autres disciplines afin d’éviter de les désavantager.

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