«Il est es­sen­tiel d’être bien en­tou­ré»

Stefan Cadosch se retirera de ses fonctions au printemps 2021, après dix longues années jalonnées de succès. Le futur ex-président de la SIA revient sur les moments forts de son parcours et nous explique en quoi son double emploi a été autant nécessaire qu’exigeant.

Data di pubblicazione
01-07-2020
Verena Felber
Rédactrice au sein de l’équipe Communication de la SIA

Après presque dix ans à la tête de la SIA, vous avez décidé de passer la main. Pour quelle raison?

La structure de la SIA étant particulièrement complexe, il faut un certain temps pour se familiariser avec ses différents organes avant de pouvoir vraiment développer des idées et passer à l’action. La durée idéale du mandat de président est donc de six à huit ans, mais pas de dix comme c’est mon cas – il est donc grand temps que je cède ma place! (rires)

Pouvez-vous nommer trois raisons de devenir le ou la prochain-e président-e de la SIA?

Premièrement, le réseau: j’ai eu l’occasion de faire des rencontres intéressantes, de la conseillère fédérale au maître de l’ouvrage ou au membre individuel en passant par de brillants esprits issus des milieux scientifiques et économiques. Deuxièmement, la marge d’action: avec le réseau et le comité de la SIA, le président peut réellement contribuer à faire bouger les lignes, que ce soit au niveau politique ou dans la branche de la construction. Troisièmement, l’apprentissage au quotidien: on n’a de cesse de se former, de renforcer ses compétences en essayant de se montrer à la hauteur des exigences liées à cette fonction. Avec les quelque 18 disciplines professionnelles que chapeaute la SIA, les sujets traités sont très diversifiés et spécifiques, ce qui fait qu’on échappe largement aux tâches répétitives.

En quoi consiste la mission du ou de la président-e?

En premier lieu, il lui faut définir l’orientation stratégique de la SIA : quels sont les caps de la Société? Quels sont ses conditions-cadres et objectifs? Ensuite, il lui incombe d’endosser un rôle représentatif dans les milieux politiques et économiques afin de défendre les intérêts de la Société. De plus, il relève de sa responsabilité d’assurer la cohésion et la communication entre ses différents organes.

En tant que président de la SIA, vous avez été – et êtes toujours – une personnalité publique. Comment vivez-vous ce statut?

Au début, c’était déstabilisant d’être reconnu par des inconnus. Mais avec le temps, on apprend à gérer cette relative célébrité. Car il reste que je ne suis pas un conseiller fédéral ou Roger Federer, je peux aller prendre un café tranquille. Ma vie privée n’en a donc pas été trop affectée.

Ce mandat exige un taux d’occupation de 50%. Comment avez-vous réussi à concilier cette fonction avec votre casquette de chef d’entreprise, puisque vous êtes également co-propriétaire d’un bureau d’architecture?

Avant tout, j’estime qu’il est primordial de garder un ancrage sur le terrain afin de garder le pouls des membres: lorsque les temps sont mouvementés au bureau, je peux partir du principe qu’il en va de même à la SIA. Ensuite, il est essentiel de définir son agenda bien à l’avance. Et il faut pouvoir compter sur la compréhension de ses collègues – la collaboration doit être bien huilée –, bref, il est essentiel d’être bien entouré.

Quel est votre plus beau souvenir en tant que président de la SIA?

Je retiens particulièrement la première campagne politique dans l’histoire récente de la SIA, qui a débouché sur l’approbation de la révision de la loi fédérale sur l’aménagement du territoire en 2013. Nous avons ainsi contribué à ce qu’une étape décisive soit franchie, alors même que nous faisions nos premiers pas sur la scène politique suisse. J’aime aussi me remémorer les cérémonies de remise des titres de membre d’honneur, la fierté de ces professionnels qui voient leur engagement récompensé me touche beaucoup.

Quels défis la SIA aura-t-elle à relever dans les années à venir? Quelles problématiques devra-t-elle traiter?

Tout d’abord, je nommerais la transformation de nos métiers du fait de la numérisation qui a fait émerger de nouvelles méthodes, tant dans les bureaux d’étude que sur les chantiers. Ensuite, je citerais le climat et l’énergie, qui sont des questions inscrites à l’agenda de la SIA depuis des années déjà, mais sur lesquelles il nous faudra travailler bien davantage. En outre, nous aurons à nous consacrer à l’aménagement du territoire – notamment en ce qui concerne la promotion d’une densification de qualité. Dernier point et non des moindres, la culture du bâti est une thématique qui peine à s’imposer dans les débats politiques marqués par des discours d’austérité.

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