Pôle mu­séal: la con­cur­rence est lan­cée

Lausanne et Budapest présentent l’avancement des travaux.

 

Date de publication
13-01-2016
Revision
13-01-2016

C’est dans la magnifique aula des Cèdres que les autorités cantonales et municipales ont réuni la presse le 6 janvier dernier pour faire le point sur l’avancement du projet du Pôle muséal à Lausanne. Et c’est avec un soulagement non dissimulé que Pascal Broulis, conseiller d’Etat, a pu annoncer la fin heureuse d’une longue bataille juridique. En effet, juste avant les fêtes de Noël, le Tribunal fédéral a définitivement rejeté le recours contre l’autorisation de démolir les bâtiments existants sur le site des halles aux locomotives, et contre la construction du nouveau Musée cantonal des beaux-arts (mcb-a). Parallèlement, la Ville de Lausanne a validé en décembre 2015 le droit distinct et permanent de superficie relatif à l’édification du nouveau mcb-a imaginé par le bureau espagnol Estudio Barozzi Veiga. Les travaux commenceront fin janvier par le démontage manuel des plaques de couverture des toitures. La démolition des halles à proprement parler devrait s’étendre jusqu’en juin 2016. Toujours selon l’agenda présenté par les autorités, le gros œuvre sera terminé en juin 2017 et l’inauguration du mcb-a est prévue en septembre 2019. 

L’année 2016 sera également consacrée à la préparation des exposés des motifs et projets de décrets qui permettront au Grand Conseil de se prononcer (début 2017) sur les crédits nécessaires à la construction du bâtiment imaginé par le bureau portugais Aires Mateus et qui abritera le Musée de l’Elysée et le mudac. Cette phase est budgétisée à 100 millions de francs, 60 à la charge des autorités cantonales et municipales, l’autre partie devant encore faire l’objet d’une démarche de recherche de fonds par la fondation de soutien. Les cinq premiers millions ont été trouvés auprès de la Fondation Leenaards qui accroît ainsi son engagement initial de 2,5 millions. Ce financement sera dédié au développement d’une zone de promotion culturelle et de services, en façade nord de l’esplanade centrale définie par les deux édifices muséaux, soulignant ainsi la judicieuse volonté de la Fondation Leenaards et des autorités de créer un nouvel espace public extérieur majeur autonome à la vie quotidienne des musées. 

Plus à l’est, une autre ville a également décidé d’investir dans la culture et de parier sur l’attrait touristique et économique d’un pôle muséal. Sous le nom de Liget Budapest Project, les autorités hongroises ont lancé la réhabilitation de l’immense parc Városliget, un espace vert de plus de 120 hectares au centre-ville et qui abrite notamment le zoo, le Grand cirque métropolitain, des thermes, le château de Vajdahunyad, le Musée hongrois de la technologie et des transports, le Musée des beaux-arts de Budapest et des salles d’expositions temporaires. Trois nouveaux musées viendront compléter cette offre déjà foisonnante : le japonais Sou Foujimoto y construira un musée dédié à la musique hongroise; fin décembre 2015, on apprenait que le bureau nippon SAANA avait été choisi pour la construction de la Nouvelle Galerie nationale et qu’un concours pour un nouveau Musée d’ethnographie sera lancé courant 2016. Marketing urbain oblige, les autorités ont déjà annoncé la liste très prestigieuse des bureaux invités à y prendre part. On y compte notamment Herzog & de Meuron, MVRDV, BIG – Bjarke Ingels Group, Bernard Tschumi ou encore OMA. Les premières constructions sont attendues pour 2018.

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