L’éco­no­mie cir­cu­laire du bâti

Le déchet, c’est ce dont personne ne veut. Jusqu’à peu, il était vu comme le mal nécessaire à presque toute production. Dans la nature, en revanche, tout demeure en flux, selon le principe Cradle to Cradle où le résidu d’une transformation devient l’aliment de la suivante.

Date de publication
08-06-2021

Nous devrons, de la même façon, baser les produits de nos activités éco­nomiques sur des systèmes régénératifs et résilients, reliant les cycles biologiques et techniques . Après réduction de leur volume actuel, les déchets du futur deviennent ainsi des ressources, dont les caractéristiques matérielles et l’énergie grise sont réemployées. L’allongement de la durée de vie des matériaux et des composants contribue ainsi à réduire la consommation de ressources primaires. Et, en vertu du slogan « penser globalement, agir localement », une économie circulaire rigoureuse doit inclure des enjeux sociaux et culturels, afin de réaliser une plus-value ancrée dans la région. Pour résoudre un problème de durabilité complexe, il est évident qu’il faut adopter une vision intégrative de l’espace de vie dans son ensemble – car tout est lié.

Pour qu’une économie circulaire déploie tous ses effets, elle doit donc s’appuyer sur les fondements écologiques, économiques et sociaux de nos communautés, en connectant un ensemble de secteurs tels que les transports, le textile, l’agriculture, la construction et les services. Dans le bâtiment, l’économie circulaire est un sujet qui, en Suisse, en Europe et dans le reste du monde, occupera à l’avenir l’industrie de la construction, les responsables de projets et de maîtrise d’ouvrage, les consommateurs, le monde politique et les pouvoirs publics.

Vous pouvez en savoir plus sur l'économie circulaire dans notre e-dossier.

Réalisé sur mandat de l’Office fédéral de l’environnement, ce cahier donne une idée de la globalité de la problématique. Parmi les réalisations présentées, on trouve des transformations – souvent la solution la plus durable en matière de préservation de l’énergie grise –, mais aussi des bâtiments neufs, qui montrent à quoi pourrait ressembler une future architecture circulaire. Elles sont un aperçu de la diversité des résultats et de la marge créative qu’offrent de tels projets. Loin de s’exclure mutuellement, les principes et mises en œuvre développés peuvent au contraire se compléter.

Bien sûr, les intervenants et de nouveaux modes de travail et de production y jouent un rôle particulier, car ils doivent s’inscrire dans une solution inclusive si l’on veut ­éviter d’accroître encore le clivage entre riches et pauvres. À côté de ces propositions, deux entretiens menés avec des chercheurs montrent qu’à propos d’économie circulaire, de nombreuses questions restent à ­investiguer. Notamment, et au-delà de la construction, aux niveaux conceptuel, systémique et numérique – ce dernier offrant précisément la possibilité de transformer un déchet en ­ressource et de lui attribuer une valeur via des banques de données. Ces contributions ont ainsi pour but d’exemplifier un « état des lieux » et d’esquisser le parcours vers l’avenir.

Le passage d’une économie linéaire à des pratiques circulaires n’est envisageable que si les fondements de notre société se dotent de nouveaux systèmes résilients et ouverts aux changements, et si nous modifions nos habitudes de consommation – un défi sociétal et individuel aussi complexe que motivant, où le bâti jouera un rôle ­majeur.

Commandés par l'Office fédéral de l'environnement, les numéros spéciaux suivants sur l'économie circulaire ont été publiés par Espazium - Les éditions pour la culture du bâti :

 

No. 1/2021 «Architecture circulaire : Bâtiments, concepts et stratégies d’avenir»

Étiquettes

Sur ce sujet