Ecole pri­maire, Or­son­nens (FR), 2017 - un bâ­ti­ment-pé­da­gogue

DRA IIII: mention

Date de publication
02-10-2018
Revision
22-10-2018

En harmonisant les exigences modernes d’une école primaire avec l’expression traditionnelle des constructions environnantes, le nouveau centre scolaire d’Orsonnens se porte témoin de l’histoire culturelle et rurale d’un territoire de campagne tout en participant à la modernisation des centres de la région.

Inaugurée lors de la dernière rentrée scolaire, cette nouvelle pièce villageoise s’inspire des architectures fermières environnantes en proposant un volume unitaire à l’allure robuste et en dissimulant son squelette intérieur en bois derrière un bardage écaillé en épicéa. A l’intérieur, neuf salles de classe distribuées sur trois niveaux s’organisent autour d’un grand vide central, dominé par une colonne arborescente et filigrane. La pièce maîtresse du projet et le premier élément de composition d’un système émotionnel bien précis : celui d’un individu en pleine croissance.

Dans le monde imaginaire d’Orsonnens, les enfants n’appréhendent pas de prime abord la cohérence globale de l’objet. Ils expérimentent chaque élément de construction croisé au quotidien comme un monde à part entière faisant de cette vision partielle leur propre univers. Le bâtiment se présente de ce fait comme une machine à récits originale. Chaque élément de construction participe de la même fonction théâtrale et s’articule suivant un enchaînement spatial et constructif méticuleusement ordonné : les rectangles organisent ; les cercles rassemblent ; les triangles dominent ; au centre, un arbre ; au sommet, un soleil ; au pied des façades, des fleurs incrustées ; à l’entrée, deux colosses en béton. De suite, la fonction cognitive des multiples scénarios du projet prend le dessus sur les relations programmatiques et fonctionnelles du bâtiment. L’architecte compose au rythme des émotions : celles d’un enfant.

Cet ensemble de caractéristiques, aussi nécessaires à la construction d’une personne qu’au développement corporel d’un bâtiment, font de cette école de campagne un échantillon culturel et identitaire notoire et un fidèle représentant d’une collectivité rurale en plein développement. Un authentique bâtiment-pédagogue qui, aux yeux des générations futures, se présente comme le narrateur d’une nouvelle fable enfantine : l’histoire -d’Orsonnens et la légende de ses « grangécoles ».

 

Ce qu’en pense le jury

Le projet se situe en bordure du village et se caractérise par un volume compact et massif, organisé sur trois niveaux et distribuant neuf salles de classe autour d’un atrium central cruciforme. Par sa morphologie, l’école s’inspire des architectures fermières environnantes et propose un volume à l’allure unitaire et robuste. L’intérieur de l’édifice est par contre d’une grande complexité. La structure porteuse soigneusement conçue est constituée par une charpente en bois, avec planchers mixtes bois/béton et une colonne centrale filigranée en forme d’arbre, qui porte une lucarne éclairant l’espace de rencontre central sur toute sa hauteur. Les façades et les espaces intérieurs font l’objet d’un traitement très ludique. Les espaces communs et les salles de classe, surtout celles du dernier étage, expriment un fort caractère architectural.

 

Données du projet

Maître d’ouvrage : Commune de Villorsonnens

Architecte mandataire : TERS architectes - TEd'A arquitectes & Rapin Saiz Architectes
(TEd’A arquitectes et Rapin Saiz architectes)
Architecte concours, projet et direction des travaux : TEd’A arquitectes
Architecte de gestion de projet, planification et direction des travaux : Rapin Saiz architectes
Ingénieur civil (bois) : Ratio Bois
Ingénieur civil (béton) : 2M ingénierie civile
Enveloppe et façade : Xmade
Ingénieur CVS : SACAO
Ingénieur électricien : Bernard Bersier
Ingénieur acoustique : ECOACOUSTIQUE

Dates : concours 2014, projet 2014–2016, réalisation 2016–2017
Surface : 2450 m2
Coût : 7,75 mio fr. (CFC 1-4, 9)

 

 

Sur ce sujet