Bâ­ti­ments en bref: MAD3 Po­lice can­to­nale – Granges-Pac­cot (FR)

Régional

Contrainte à des impératifs de coûts et de temps, cette construction prouve qu’il est possible d’être compétitif en se soumettant à des exigences nouvelles liées au déve­loppement durable.

Date de publication
08-11-2018
Revision
08-11-2018

Le concours d’architecture affichait déjà la volonté du maître d’ouvrage de favoriser l’utilisation du bois. Le projet est l’aboutissement d’une longue démarche pour regrouper en un seul site les quatre unités de la police. Il s’agit d’un bâtiment de cinq niveaux long et étroit. Extérieurement, le bâtiment affiche une expression unitaire malgré un programme complexe. Revêtues de tôles en aluminium éloxé, les façades enveloppent et protègent le bois qui compose l’édifice. 

Au rez-de-chaussée, une réception est disposée face à un vaste hall de distribution. Ce dernier dessert trois salles de classe, une salle de conférence et une cafétéria. Directement accessible de la route d’Englisberg, le rez-de-chaussée forme ainsi un espace public. Habillé au sol d’un terrazzo fabriqué à partir des galets de la Sarine, l’expression d’une minéralité entre en contraste avec la texture végétale du bois. Les deux étages supérieurs sont réservés aux bureaux. Deux travées de 7.2 m divisent leur largeur. Une trame dont l’écartement est à 2.1 m ordonne le plan. Elle définit la position des poteaux, influence le rythme de la façade, règle la position des cloisons de séparation et conditionne de ce fait la grandeur des bureaux.

Pour s’aligner sur le plan des solives et ne pas générer des surépaisseurs, les sommiers adoptent la même hauteur statique. Pour ce faire, ils sont réalisés en bois lamellé-collé de frêne, plus solide et plus résistant en flexion. Au centre, des noyaux en béton apparents stabilisent la construction. Des solives en bois équarris composent les planchers et structurent les plafonds, tout en fournissant une solution acoustique simple pour contenir le volume sonore des espaces. Afin de laisser visibles les solives, un faux plancher technique accueille et distribue les installations techniques. Les niveaux inférieurs, partiellement enterrés, sont principalement réalisés en béton.

Le bois, mis à disposition par le maître d’ouvrage, provient de ses propres forêts. Il a été abattu, scié et raboté par des acteurs locaux. Cette démarche, privilégiant une économie de proximité, reste singulière dans le contexte actuel de marchés ouverts et d’échanges internationaux. Contrainte comme toute construction à des impératifs de coûts et de temps, elle prouve qu’il est possible d’être compétitif en se soumettant à des exigences nouvelles liées au déve­loppement durable.

 

Informations 


Maître d’ouvrage: Etat de Fribourg DAEC, Fribourg
Architecture et direction des travaux: deillon delley architectes, Bulle
Statique civile et bois: Chabloz & Partenaires, Lausanne
Ingénieurs CVS: Technoservice Engineering, Fribourg
Façadier: sutter + weidner, planification des façades, Bienne
Charpente: Brawand Zimmerei, Grindelwald


Surface du terrain: 4000 m2 
Volume de bois mis en œuvre: 791 m3 
Volume de bois coupé: 2457 mgrumes (bois des forêts de l’Etat de Fribourg)
Volume (SIA 116): 33 000 m3 
Surface brute : 8000 m2
Prix : Lignum 2018, Prix spécial Bois Suisse


Poteaux en lamellé-collé : épicéa/sapin (Fribourg)
Dalles : mixtes bois-béton


Concours – réalisation : novembre 2012 – octobre 2017


Coût total TTC : 40.6 Mio CHF
Coût du bâtiment (CFC 29) : 31.17 Mio CHF
Bois (CFC 214) : 3 Mio CHF

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