Cons­truc­tion en bois : des coûts sous con­trôle

La part de marché croissante des structures porteuses en bois montre que ce mode de construction s’est également imposé dans la construction de bureaux. Sa compétitivité au niveau des coûts est attestée par les études sur les chiffres clés de la construction bois pour les investisseurs.

Date de publication
08-10-2025

Du point de vue écologique, la construction en bois l’emporte sans exception dans tous les cas examinés dans la série d’études portant sur les chiffres clés de la construction bois à l’attention des investisseurs («Holzbaukennzahlen für Investoren»). L’argument décisif pour la construction en bois tient souvent à la haute sécurité des coûts, vu le niveau de détail élevé du projet qui exploite tout le potentiel de la préfabrication dès les premières phases. Ainsi, la dernière étude mandatée par l’OFEV analyse la sécurité des coûts de la construction en bois pour le logement et les bureaux.

L’évaluation a porté sur 18 projets en bois réalisés en Suisse pour la production de logements ou de bureaux. Le volume d’investissement (CFC 1-9 TTC) des cas étudiés excède 
en tous les cas plus de 1.5 mio CHF et s’établit en moyenne à plus de 10 mio CHF. La plupart des objets ont été érigés après 2019.

Dans la majorité des cas, l’évolution des coûts est documentée à partir du devis estimatif. L’examen retrace à chaque fois l’estimation des coûts, le devis révisé, le contrat et le décompte final. Pour assurer la comparabilité, ceux-ci sont indexés aux données actuelles à partir de la date de l’état des coûts, en se basant sur l’indice des prix de la construction fourni par l’Office fédéral de la statistique pour le logement construit en bois par grande région (avril 2024).

Cet article est paru dans le numéro spécial «La ville en bois - Établissements de soins et économie circulaire». Vous trouverez d'autres articles sur la construction en bois dans notre dossier numérique.

Coûts, qualité et délais constituent les trois axes de la gestion de projet et la réussite d’un ouvrage dépend avant tout du respect de ces trois objectifs. Au niveau des coûts, la surveillance de ces paramètres débute dès les études préalables et se précise tout au long de la planification.

En matière de fluctuation des coûts jusqu’à l’achèvement du projet, autrement dit de sécurité des coûts, il n’existe actuellement pas de règles limites concrètes ou contraignantes, même si les mandataires responsables ont un devoir d’information sur les tolérances et les risques liés. La littérature spécialisée établit un cadre de tolérance de +/–15-30% pour l’estimation des coûts. La norme SIA 102 prévoit une exactitude de +/–15% pour les coûts envisagés à l’issue du projet préalable et de +/–10% pour le devis estimatif du projet de construction. Ces données s’appliquent faute d’autre accord.

Pour classifier les constructions en bois au regard de la sécurité des coûts, l’évolution de ceux-ci dans les cas examinés a été analysée pour les phases SIA de l’étude de projet, des appels d’offres et de la réalisation, puis classée selon les degrés d’exactitude établis par la SIA.

Pour le logement, les résultats montrent que les coûts évalués dans le devis estimatif sont au pire de 3 % trop bas, soit nettement au-dessous de la valeur limite de 10 % selon SIA 102. Presque tous les cas affichent une amélioration entre le devis estimatif et le décompte final, avec une facture définitive s’établissant au-dessous du devis estimatif. Dans l’ensemble, il apparaît que les écarts d’exactitude pour l’augmentation des coûts selon SIA 102, tant pour les CFC 1-9 que pour les CFC 1-5 et le CFC 2, sont à une -exception près très inférieurs et qu’une tendance à la réduction des coûts est observée au cours de la planification. 

À l’instar du logement, des réductions de coûts notables – pouvant aller jusqu’à environ 20 % – sont enregistrées dans la construction de bureaux. Là encore, il est frappant de constater que l’évolution des coûts tend à la baisse, jusqu’à un décompte final qui s’établit au-dessous du devis estimatif. Même en cas d’augmentation, on reste en-deçà des tolérances selon SIA 102 avec des écarts de 7 % au maximum.

Si l’on compile l’évolution des coûts pour les deux affectations, il est clair que la médiane des évolutions enregistrées pour les coûts globaux (CFC 1-9) (fig. 3, courbe jaune) s’établit très au-dessous de ce que prévoit SIA 102 (fig. 3, courbe verte). On a par ailleurs l’illustration de l’évolution des coûts tendant à la baisse pour la construction en bois.

Le plus grand écart enregistré au niveau du devis estimatif est de +31%. Il n’est pas exclu que ces réductions de coûts soient dues à des optimisations de projet décisives. Indépendamment de cela, en matière d’augmentation des coûts, les tolérances selon la norme SIA 102 sont respectées, avec des écarts maximaux de +7% et une médiane (courbe bleu) de +4%.

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