Vi­sites du cam­pus de No­var­tis pré­cieuses pour le tou­risme bâ­lois

Date de publication
08-08-2012
Revision
19-08-2015

Cité interdite il y a peu, le campus bâlois de Novartis voit désormais affluer les amateurs d'architecture moderne du monde entier. Les bâtiments du nouveau site de recherche du géant pharma réunissent les noms d'architectes parmi les plus cotés. Une aubaine pour le tourisme à Bâle. Frank O. Gehry, José Rafael Moneo Vallés, Eduardo Souto de Mouri, Fumihiko Maki ou encore le bureau japonais SANAA: l'ancien site industriel de la Werkstrasse transformé dès 2001 en centre moderne de recherche, de développement et de gestion aligne les lauréats du Prix Pritzker, le "Nobel de l'architecture".
C'est donc sans surprise que les premiers bâtiments achevés en 2005 et 2006 dans le quartier de St. Johann ont suscité un grand intérêt. Les curieux ont toutefois dû déchanter: Novartis a dans un premier temps bouclé l'accès au public. Critiqué à l'époque pour cette raison, le groupe bâlois a entretemps mis de l'eau dans son vin. Depuis octobre 2010, des visites guidées, limitées à l'extérieur des 14 bâtiments sont organisées deux samedis par mois.

Parcours d'une heure et demie

Six groupes de 20 personnes maximum peuvent parcourir les 20 hectares du site à chacune de ces dates durant une heure et demie. Les réservations sont recommandées, les visites affichant souvent complet.
"Nous sommes fiers de notre campus et le montrons volontiers aux visiteurs", déclare à l'ats Felix Räber, porte-parole du mégaprojet de Novartis dont la prochaine étape - trois bâtiments dessinés par les Bâlois Herzog & de Meuron - doit être achevée en 2015. Parmi ces édifices, un restaurant ouvrira ses portes au grand public en bordure d'une nouvelle promenade le long du Rhin.

L'audace d'une région

Les visites du campus de Novartis constituent une bénédiction pour Bâle. Sans elles, ce site architectural de classe mondiale n'engendrerait pas de véritables retombées touristiques, estime Daniel Egloff, directeur de Bâle Tourisme qui coordonne l'opération. Et de confier: "Le verrouillage du site il y a quelques années m'avait refroidi."
Le campus de Novartis attire 3000 curieux par an. La moitié d'entre eux viennent de la région, l'autre du monde entier. Ce nombre reste a priori modeste sur l'ensemble des 80'000 personnes qui suivent chaque année des visites guidées dans la cité rhénane.
La nouvelle offre contribue toutefois à renforcer l'image de Bâle en tant que ville d'architecture, selon M. Egloff. Une image confirmée par la construction en cours de la tour Roche, la plus haute du genre en Suisse (178 mètres), conçue par Herzog & de Meuron et qui sera inaugurée en 2015.
L'agglomération bâloise n'est pas non plus en manque de joyaux architecturaux modernes. Des centaines de curieux se rendent depuis des années à Weil-am-Rhein (D) pour y admirer les édifices surprenants de Vitra, spécialiste de l'ameublement design. Leur nombre a triplé depuis l'inauguration de la Maison Vitra (Herzog & de Meuron) en 2010.

L'offre restera limitée

Malgré l'intérêt croissant des touristes, pas question pour Novartis d'étendre pour l'instant l'offre de visites. "Le campus représente en premier lieu un site d'entreprise, pas un musée d'urbanisme ou d'architecture", estime Felix Räber. Ce d'autant plus que de nombreux employés, sur les 7000 présents, travaillent à l'extérieur des bâtiments durant la belle saison. La première phase de construction du campus a coûté deux milliards de francs au groupe pharma bâlois. D'ici à 2030, 13'000 personnes travailleront sur le site.

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