Small Ci­ties – Big Buil­dings

Swissbau 2012

Les nouvelles grandes constructions peuvent faire exploser l’échelle des structures urbaines établies et rencontrer un fort scepticisme. Planifiées avec prudence, elles peuvent toutefois jouer un rôle de catalyseur et déclencher ou accélérer le développement de toute une zone urbaine. Les conférences d’architecture de la Swissbau du 21 janvier 2012 se sont penchées sur cette problématique.

Date de publication
24-01-2012
Revision
01-09-2015

Jacques Herzog (Herzog & de Meuron de Bâle), Winy Maas (MVRDV de Rotterdam) et Richard Burdett (du Urban Age Institute de Londres) ont présenté des projets exemplaires et confronté leurs expériences. Richard Burdett, ancien conseiller pour l’architecture du maire de Londres et actuellement consultant pour la Olympic Parc Legacy Company, s’occupe intensivement du développement d’une des régions les plus pauvres de Londres. Située à l’Est du centre, cette partie de ville recevra les jeux olympiques cet été, et devra être le moteur, ces dix prochaines années, du développement d’un territoire d’environ 200'000 personnes. Les infrastructures financées par des fonds publics – des parcs, des logements, des infrastructures énergétiques et des installations sportives – dont l’exploitation devra être assurée également après les JO, doivent pouvoir séduire les investisseurs privés. Burdett souligne que les Olympiades sont une « good excuse », pour les pouvoirs publics, d’atténuer, par des interventions urbanistiques ciblées, certains dysfonctionnements sociaux. Dans ce cas, la méthode semble être la bonne : la revalorisation du quartier a entraîné un fort dynamisme endogène. (Concernant les jeux olympiques de Londres voir TRACÉS n° 18 « Londres 2012 »)

Winy Mass, un des fondateurs du bureau MVRDV à Rotterdam, a présenté plusieurs projets européens menés par son équipe. Malgré les différences culturelles, il relève un point commun à tous les projets :  la planification des grandes constructions à forte densité, doivent s’adapter à la petite échelle environnante – ce que Maas appelle « Cuteness ». Le fractionnement des grands projets architecturaux en plusieurs corps et la dilution du volume en bâtiments poreux et multifonctionnels sont deux éléments d’une approche proposée par l’architecte de Rotterdam.

Jacques Herzog constate que la ville de Bâle est devenue une métropole trilingue d’environ un million et demi d’habitants. Cette idée se concrétise dans le projet « New Basel » : à Kleinhüningen, quartier au nord du centre ville, la fin des droits d’exploitation du port sur l’île du Westquai en 2029 et la réorientation d’une partie des activités portuaires, libérera une très vaste surface. Cette réorganisation a fait l’objet d’une étude-test menée par le Canton de Bâle ville et le Port de Kleinhüningen. Le résultat, présenté en début d’année par les autorités publiques, propose une vision ambitieuse : une portion de ville compacte aménagée sur une île du Rhin. Le développement à long terme de cette zone devra se faire en coordination avec les planificateurs français et allemands. Tout comme Mass et Burdett, Herzog suggère d’être prudent et de prendre en considération le site lors d’intervention urbaine importante : bien que l’agrandissement du complexe de la foire, par exemple, offre à la ville une énorme surface d’exposition, il prend également en compte les caractères volumétriques différents et donne à la petite échelle un rôle déterminant.

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