OMA an­tho­lo­gique

Une anthologie, OMA Rem Koolhaas, A Critical Reader, réalisée par Christophe van Gerrewey, professeur assistant en histoire et théorie de l’architecture à l’EPFL, vient à paraître ce mois-ci. On y découvre une pluralité de regards autour de l’œuvre de Rem Koolhaas et de l’OMA – Office for Metropolitan Architecture

Date de publication
21-11-2019

Si l’on ne présente plus les bâtiments et les projets de l’architecte hollandais, pour la première fois, un livre est consacré à la fortune critique de son œuvre et de son agence. Depuis ses débuts avec la Spear House (1975), et la création de l’OMA, jusqu’à la publication de S,M,L,XL (1994-1998), van Gerrewey rassemble une somme importante d’interviews, d’articles académiques, de documentaires et d’essais parus pour tracer la trajectoire de l’OMA.

L’angle travaillé par cette anthologie tient dans la révélation de cette intersection particulière, entre recherche et pratique, que Rem Koolhaas et l’OMA ont toujours maintenues ensemble. Les hypothèses émises par l’architecte dans ses principaux essais, Delirious New York (1978) et S,M,L,XL, ont fait évoluer les projets de l’OMA dans leur ancrage au réel, toujours urbain, proposant ainsi une recherche et une compréhension de ce que la ville peut offrir dans son quotidien. «The most important task of architecture is to provoke writing and thinking»1. Grâce au travail de collecte de van Gerrewey, il est possible de lire comment les projets de l’OMA, d’Exodus, or the Voluntary Prisoners of Architecture (1971) à celui d’Euralille (1989-1998), trouvent une audience et deviennent des idées, au cœur des débats sur l’architecture à la fin du 20e siècle. 

Plusieurs théoriciens de l’architecture, issus de la pensée critique occidentale - Reyner Banham, Stanislaus von Moos, Mark Wigley et Frederic Jameson pour n’en citer que quelques-uns -, ont prêté leur plume pour enrichir les perspectives de recherche sur l’architecture développée par Rem Koolhaas et l’OMA. Du cercle académique des premières recherches de Koolhaas à l’Institute for Architecture and Urban Studies de New York, comme Peter Eisenman et Kenneth Frampton, jusqu’aux architectes des premiers temps de l’OMA, dont Alejandro Zaera-Polo, la boucle est bouclée, dans cette anthologie, pour présenter une évolution conjointe à l’épreuve.

L’anthologie de van Gerrewey est pleine de promesses. Cependant, comment parler de l’architecture de l’OMA, qui a toujours donné à voir une grande richesse visuelle, dans un livre sans illustrations. À l’exception de la remarquable représentation, The pleasure of Architecture (1983) et de l’essai visuel qui restitue les couvertures des revues s’intéressant au travail de Rem Koolhaas et de l’OMA, l’architecture, ici, se donne à lire dans son étonnante textualité.

Note

 

1. Introduction, p. 11

Lancement du livre - 3 décembre 2019 à 18h

 

Discussion entre Sabine von Fischer, journaliste NZZ, Kersten Geers, architecte, et Véronique Patteeuw, prof. associée à l'ENSAP Lille et rédactrice pour OASE

 

Foyer SG, ENAC-EPFL

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