Ar­chi-Trail du Mont-Blanc

Malgré une modeste surface de 400 km2, le massif du Mont-Blanc représente un véritable concentré des problématiques liées à la haute altitude dans la chaîne alpine. Parmi elles, la construction de refuges de montagne. Afin d’appréhender leur évolution à travers le temps, TRACÉS a fait le tour du Mont-Blanc par chacune des 48 cabanes qui le constellent.

Date de publication
11-12-2023

L’alpinisme est né le 8 août 1786, quand le cristallier Jacques Balmat et le médecin Michel Paccard réussirent la première ascension du mont Blanc. Que ce soit pour la science1 ou pour la gloire, la course aux cimes était lancée. Près de 250 ans plus tard, le massif du Mont-Blanc reste l’un des hauts lieux de l’alpinisme européen et mondial.

La conquête des sommets s’accompagne rapidement du développement d’infrastructures sur leurs flancs: tout d’abord des refuges pour abriter les alpinistes, puis des trains et, enfin, des téléphériques pour emmener les touristes au plus près de ce paysage de glace et de granite. On y construit le plus haut téléphérique du monde (Aiguille du Midi, 3777 m) en 19552, puis la première traversée alpine par câble (Chamonix – Courmayeur) en 1957, huit ans avant l’ouverture du tunnel du Mont-Blanc.

Le massif du Mont-Blanc est également le point de rencontre de trois cultures alpines: française, italienne et suisse. À cet égard, il constitue un territoire idéal pour s’intéresser à la construction des refuges de montage et à leur évolution. D’autant plus qu’il compte un nombre important de ces infrastructures sur un territoire restreint et aux limites clairement établies.

Le territoire retenu pour cette étude empirique s’inscrit peu ou prou dans le périmètre que définit le parcours du célèbre Ultra-Trail du Mont-Blanc. Nous y avons recensé l’ensemble des cabanes de montagne qui sont représentées sur la plateforme cartographique de la Confédération suisse et des cantons (état août 2023), en nous basant sur les critères suivants:

  • altitude supérieure à 2000 m 3,
  • accès à des itinéraires de (ski-)alpinisme et/ou de randonnée,
  • offre hôtelière limitée et accueil d’alpinistes et/ou de randonneur·euses.

Pour chaque bâtiment, nous avons récolté les informations suivantes: altitude, capacité, propriétaire, accessibilité (dénivelé positif, difficulté, temps de marche) et, enfin, les dates de construction / rénovation / extension / destruction accidentelle4.

Ces données chiffrées et exhaustives sont complétées par un catalogue qui présente l’ensemble des refuges identifiés et qui met en évidence les types de construction les plus iconiques du massif (le bivouac en bois en forme de demi tonneau, le refuge en pierre et toit à deux pans de style Heimatschutz, la cabane contemporaine en préfabriqué bois, la structure inspirée de la conquête spatiale).

Si le massif du Mont-Blanc est assez uniforme d’un point de vue géologique, les versants nord (vallée de Chamonix) et sud (Val Vény et Val Ferret italien) offrent des topographies très différentes. Il en va de même pour les accès mécanisés: du côté français, on y retrouve pas moins de cinq portes d’entrée réparties de l’ouest à l’est du massif; à l’inverse, le versant italien n’en compte qu’un seul. La partie suisse est quant à elle un peu différente puisque située à l’extrémité orientale du massif, à plus basse altitude et relativement éloignée des infrastructures touristiques. L’influence de ces différences se fait-elle ressentir jusque dans les cabanes de montagne? Les infographies des pages suivantes vous permettront de le découvrir.

Pour une meilleure lisibilité, les infographies peuvent être téléchargées ci-dessous sous downloads.

Notes

 

1 Le naturaliste genevois Horace Bénédicte de Saussure promit en 1760 une prime à qui ouvrirait la voie au sommet du mont Blanc. En 1787, il en réalisa la deuxième ascension et y mena toute une série d’expériences scientifiques.

 

2 Record battu en 1960 par le téléphérique de Mérida (4765 m), au Vénézuela.

 

3 Le refuge de Tré la Tête y a été ajouté malgré une altitude un peu inférieure car il répondait parfaitement aux deux autres critères.

 

4 Les données proviennent des sites internet des clubs alpins français, italien et suisse, des sites des refuges eux-mêmes ou encore de portails spécialisés dans la pratique de l’alpinisme/ski de randonnée comme camptocamp.org ou gulliver.it. Dans la mesure du possible, nous avons essayé de croiser les données entre les sources. Les données brutes sont disponibles ci-dessous.

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