Le pa­vil­lon de la Ser­pen­ti­ne Gal­lery se­lon Dié­bé­do Fran­cis Ké­ré

L'architecte burkinabé installé à Berlin a conçu le dix-septième pavillon d'été de la fameuse galerie londonienne. Visite guidée avec Giacomo Ortalli, collaborateur à l'Accademia di architettura di Mendrisio et rédacteur à espazium.ch.

Publikationsdatum
15-08-2017
Revision
15-08-2017

Depuis 2000, la Serpentine Gallery invite des architectes renommés à concevoir un pavillon d’été dans les jardins de Kensington à Londres. L’objectif est de familiariser le grand public avec l’architecture contemporaine en lui permettant d’en faire l’expérience directe. La commission annuelle qui propose à un architecte de construire la structure temporaire du pavillon Serpentine est devenue l’un des événements les plus attendus du calendrier culturel international.

Diébédo Francis Kéré est ainsi le dix-septième architecte à être chargé de cette mission prestigieuse et le premier architecte du continent africain. Né en 1965 dans le village de Gando, au Burkina Faso, il a fondé le studio Kéré Architecture en 2005 à Berlin. Au fil des ans, il a développé des stratégies innovantes qui associent matériaux traditionnels et techniques de construction modernes et reçu des prix prestigieux dont l’Aga Khan Award, le BSI Swiss Architectural Award et le Schelling Architecture Award. Depuis 2013, il est également professeur à l’Accademia di architettura di Mendrisio.

Ouvert aux visiteurs jusqu’au 8 octobre 2017, le pavillon présente un grand toit constitué de lames de bois et de polycarbonate translucide, soutenu par une fine structure métallique centrale ancrée dans un bloc de ciment. Les jours de pluie, la toiture agit comme un entonnoir et canalise l’eau au cœur du pavillon, dans l’espace vide situé entre les supports verticaux. La pluie tombe en cascades éphémères qui mettent symboliquement en évidence le rôle de l’eau, ressource essentielle à la survie et à la prospérité.

Le toit de 25 mètres de diamètre semble flotter au-dessus de quatre parois courbes, dont la composition libre permet autant de points d’accès au pavillon et met les visiteurs en contact avec le jardin environnant; séparés du toit, ces éléments protègent du vent et permettent la circulation de l’air, créant une brise agréable à l’intérieur de l’espace. Les parois sont constituées de blocs de bois peints en bleu et assemblés en triangles disposés de manière asymétrique afin d’offrir des aperçus à travers la structure. Selon les variations de lumière et les conditions météorologiques, elles donnent l’impression d’un tissu translucide ou d’un mur massif opaque.

Le pavillon a été construit avec précision et raffinement et ses formes et ses couleurs s’intègrent harmonieusement à la végétation des jardins. Les références culturelles de Diébédo Francis Kéré sont évidentes: au Burkina Faso, l’arbre est le lieu où se réunit la communauté, à l’ombre de ses branches. Grâce à des techniques de construction expérimentales, le pavillon Serpentine crée un microcosme de rencontre et de partage accessible à tous dans les jardins de Kensington.

Traduit de l'italien par Hélène Cheminal

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