Cou­ran­ts al­ter­na­tifs

Cadrage du dossier du TRACÉS d'octobre sur la transition énergétique.

Data di pubblicazione
01-10-2021

En acceptant la révision de la loi sur l’énergie le 21 mai 2017, le peuple suisse a pris la route de la neutralité carbone. Objectif: zéro émission nette d’ici 2050 pour maintenir le réchauffement climatique à un niveau supportable. Ce virage énergétique
concerne tous les pans de la société, jusqu’à l’armée. Il sera d’autant plus difficile à négocier qu’il nous faudra simultanément réussir la sortie du nucléaire, un secteur qui couvre aujourd’hui un tiers de la production électrique nationale.

Si les grands contours de la route sont à peu près clairs, son tracé définitif n’est pas encore établi. À l’heure actuelle, il n’y a pas de solution miracle pour arriver à temps à destination. Mais il existe de nombreuses pistes à explorer, à toutes les échelles. Pour réaliser ce dossier, TRACÉS est parti à la rencontre de quelques audacieux défricheurs. Des scientifiques qui travaillent à mieux cerner l’ampleur du défi énergétique en modélisant l’infrastructure électrique post-nucléaire ou développent des outils et des méthodes pour concevoir et gérer les réseaux énergétiques de demain, à l’échelle d’un quartier ou d’une ville. Des ingénieurs qui, confrontés à la nécessité de rénover une station d’épuration à Neuchâtel ou une centrale de chauffage à l’EPFL, font le pari de l’exemplarité en exploitant au maximum les ressources énergétiques durables à disposition sur le site.

Plutôt qu’à une autoroute bien confortable, le virage énergétique ressemblera à un entrelacs de chemins convergeant plus ou moins vers le même objectif, mais dont les croisements engendreront immanquablement des conflits. Les résoudre nécessite de former des spécialistes capables de sortir des sentiers battus et de réfléchir au-delà de l’objectif initial de leurs interventions. Au niveau de la population, il y aura des arbitrages douloureux à effectuer, notamment en termes de préservation du paysage: pour sauver les derniers glaciers, il faudra sans doute choisir entre construire de nouveaux barrages à leur pied, ériger des éoliennes sur les crêtes du Jura ou déployer des panneaux photovoltaïques sur les adrets alpins. À ces réflexions, il faudra inévitablement intégrer la notion fondamentale de «sobriété énergétique», et en accepter les conséquences sur notre mode de vie et le confort qui y est associé. Seuls des citoyens suffisamment formés et informés seront à même de mener sereinement ce débat et d’arriver tous ensemble à destination.

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