Lausanne: le plan directeur communal inclut les enjeux du climat
Lausanne a présenté jeudi son nouveau Plan directeur communal (PDCom). Cet outil de planification, qui va être soumis au Conseil communal, dessine les grands principes du développement de la Ville à un horizon de 10 à 15 ans. Incluant les enjeux climatiques, il oriente le développement urbain sur quelques sites stratégiques bien connectés aux transports publics.
"Nous présentons enfin ce plan directeur qui a pris du retard", a déclaré le syndic Grégoire Junod mercredi devant la presse à Lausanne. La réforme avait débuté en 2010 sous la direction du municipal Olivier Français.
Si elle n'arrive à terme qu'aujourd'hui, c'est qu'un effort important a été réalisé pour produire un document de synthèse et qui intègre les enjeux climatiques. Il y a dix ans, ces questions étaient absentes du débat politique, a-t-il rappelé.
Mobilité et patrimoine
Le PDCom place au centre des préoccupations le dérèglement climatique, la protection du patrimoine, l?amélioration du cadre de vie pour tous, les mobilités durables, la biodiversité ainsi qu'une densification maîtrisée. Le plan d'affectation communal concrétisera le tout, a précisé le syndic.
Le PDCom prévoit une densification, qui devrait permettre à la capitale vaudoise d'accueillir 30'000 habitants et 15'000 emplois à l'horizon 2030-2035. "Nous défendons cette densification. Les enjeux climatiques et du non-étalement urbain exigent de développer la ville dans la ville", a assuré M. Junod.
Un quartier diversifié
Six sites majeurs "de mutation urbaine", bien connectés au réseau de transports publics, seront développés en priorité: les écoquartiers des Plaines du Loup et des Prés de Vidy, les quartiers des Boveresses, du CHUV, ainsi que le pôle gare-la Rasude.
Sans oublier le site de Sévelin-Sébeillon-Provence. "Il y a dix ans, nous pensions qu'il devait muter vers le tertiaire. Là nous voulons préserver sa diversité (écoles, lieux dédiés à l'art, logement), mais aussi les activités artisanales et industrielles que nous ne voulons pas rejeter hors de la ville", a souligné le syndic.
Adapté à l'ADN des quartiers
Le gros de l'urbanisation sera accueilli sur la trace de la charpente des transports publics (métros, trams, etc.), a relevé Julien Guérin, chef du Service de l'urbanisme. Les réseaux verts et de mobilité douce seront renforcés.
"Jusqu'ici, le PDCom généralisait la densification du territoire. Là nous voulons une action différenciée, adapté au tissu des quartiers, afin que leur ADN soit préservé", a-t-il poursuivi.
Et le syndic d'ajouter que la Ville va procéder par analyse fine. Tel quartier va garder ses caractéristiques fondamentales, d'autres pourront être densifiés. Les 30'000 nouveaux habitants n'iront pas tous dans les six zones de mutation urbaine, a-t-il précisé.
De manière explicite
Pour Anne Roche, cheffe du plan Climat à la Ville de Lausanne, la grande nouveauté de ce PDCom, c'est que la problématique climatique est pour la première fois intégrée de manière explicite. Elle a cité en exemple le renforcement de la centralité des quartiers qui permettra d'éviter des déplacements inutiles.
Ou encore la trame brune (débétonisation), bleue (eau), verte (arborisation) développée dans ce plan directeur. Des actions qui sont en phase avec le Plan climat de la Ville présenté récemment, a-t-elle souligné.
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