Jour de fête à Gaza

Date de publication
03-09-2014
Revision
10-11-2015

Les images surréalistes d’une foule en liesse dans les rues de Gaza avaient cela d’invraisemblable : transformer en vainqueurs ceux que nous avions pris l’habitude, pendant tout un été, de considérer comme étant les victimes de l’opération « Bordure protectrice ». Si la fin d’une guerre est toujours l’occasion de célébrer, on comprend mal comment les Gazaouis trouvent encore la force pour crier victoire.

Avec 2136 morts, dont 1444 civils parmi lesquels 478 enfants, avec plus de 10 000 blessés, 16 792 maisons détruites, 203 écoles endommagées, la moitié du réseau d’adduction d’eau hors d’état de fonctionner, avec des voisins toujours aussi peu enclins à fraterniser avec eux, le bilan de cette guerre semble cumuler celui de toutes les opérations lancées depuis le retrait israélien en 2005.  

Léopold Lambert  publie dans ce numéro une carte réalisée au début du conflit, qui peut partiellement éclairer la joie paradoxale des Gazaouis. Ils ne fêteraient pas tant leur prétendue victoire que l’hypothèse d’une fin de siège. Car, bien plus que les diverses opérations ponctuelles, ce qui pèse sur les 1,8 million d’habitants de l’enclave n’est autre que le blocus imposé sans continuité depuis le départ des colons.

Nous reviendrons, plus tard dans l’année, sur la question de projet national israélien, au cours notamment d’une projection consacrée aux films d’architecture réalisés pour la télévision par le cinéaste Amos Gitai. Il y sera question d’un autre sionisme que celui belliqueux qui a monopolisé l’attention ces deux derniers mois. Une sélection de cinq des 16 films que compte la série seront montrés à la Cinémathèque suisse dans le cadre des projections que nous y organisons. 

Ce numéro aborde par ailleurs trois sujets : un abribus gonflable en forme de nuage face à la gare d’Aarau, l’architecture comme moyen de dissuasion face au suicide et, pour terminer, la présentation des résultats du concours pour le Musée du Léman à Nyon et la question de la procédure de sélection qui semble reposer sur une interprétation bien personnelle des principes régissant l’exercice nommé « concours d’architecture ».

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