Fu­tur Age de Pierre

Date de publication
08-03-2018
Revision
09-03-2018

Concept de l’équipe

L’installation Futur Âge de Pierre est une invitation à s’intéresser à l’univers trop méconnu et pourtant fascinant des micro-organismes, essentiels à la vie du sol. Dans un contexte de redécouverte progressive de leur rôle crucial, les propriétés constructives étonnantes des premiers êtres vivant à avoir peuplé la planète commencent à peine à être dévoilées.

Lieu d’obscurité, le souterrain évoque lui aussi un monde caché, associé par beaucoup à une atmosphère humide, empreinte d’effluves nauséabondes, voire à un sentiment d’insécurité. Paysage pétrifié et déroutant, Futur Âge de Pierre réhabilite cet espace austère tout en rendant honneur à des organismes qui véhiculent eux aussi un imaginaire néfaste, tantôt «moisissures», tantôt «maladies». Le jardin est composé de rochers produits in situ, agrégats de sable cimenté par un procédé de biominéralisation rendu possible par l’activité de certaines bactéries.

Le projet cherche à exploiter la tension entre minéral et organique, entre monumental et microscopique, confrontant les temporalités géologique et biologique. Ces monolithes sont sculptés en quelques jours par la multiplication des micro-organismes, sorte de métamorphisme accéléré. Leur existence imposante définit une typologie de formes créées par l’aléatoire, le vivant, tout en démontrant un potentiel intrinsèquement innovant. Ces artefacts minéraux sont ainsi paradoxalement le fruit d’un processus qui renvoie à un imaginaire organique, à la croissance de la végétation dans un jardin traditionnel.

Ce qu’en pense le jury

La préfiguration proposée, avec les grands cailloux mais aussi l’organisation de conférences, la collaboration promise du laboratoire des sols de l’EPFL, l’atmosphère sombre et mystérieuse, concourent à transformer la perception de ce lieu ingrat.

Loin du geste décoratif, ce projet soulève l’intérêt du jury car il pose des questions d’avenir: comment accélérer les processus de fabrication du sol, à l’heure où ceux-ci sont gravement dégradés par l’activité humaine? Il apparaît comme d’autant plus pertinent dans ce passage ouest voué à disparaître et donc à redevenir un «vrai» sol.

Le jury recommande de prendre toutes les mesures qui rendront l’expérience agréable aux visiteurs, notamment sur la plan de la lumière et du confort de parcours.

Site J. Passage Saint-François «ouest»

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Equipe: Manon Briod, Mathieu Pochon, Florian Fischbacher, Jacques Studer (CH). Bâle, Suisse

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