Des jeunes? Sans doute la pro­chaine fois…

Le concours du Collège Principal de Pully (VD) est une procédure qui aura fait trimer une bonne partie des bureaux de la région – et d’au-delà.

Date de publication
15-09-2021

Déjà détenteur d’une extension réalisée par Devanthéry Lamunière en 1997, le complexe scolaire historique nécessite d’être agrandi: de nouvelles classes, mais aussi une salle omnisport double dont l’implantation a, comme nous l’a raconté le président du jury Patrick Aeby, donné bien du fil à retordre aux équipes participantes. Il faut dire que le concours rassemblait un nombre important d’enjeux complexes: un site typiquement lémanique, voire pulliéran, pourvu d’une topographie marquée dans les deux axes; un programme sportif imposant – qui n’avait finalement qu’un emplacement possible; et enfin un bâtiment au statut d’édifice public et à l’image majeure dans le paysage, doté de bien des usages extra-scolaires.

Une fois la salle de sport enterrée dans la partie est du site, il fallait poser les classes: il est alors intéressant de comparer les approches du premier (Itten+Brechbühl) et du deuxième rang (Bakker & Blanc, 1er prix), l’expression volumétrique de l’un évoquant le négatif de l’autre. Si Itten+Brechbühl a pris le parti stratégique et implacable de disposer deux volumes pour encadrer le préau, les Lausannois ont quant à eux préféré esquisser un volume unique attentif au contexte qui rompt avec la logique d’addition, au profit d’une logique de constellation. Un choix précis qui n’a cependant pas séduit le jury en raison de l’apport discutable en lumière naturelle de la salle de sport.

À la lecture du résultat, on pourrait être déçu que ce concours ouvert – dispositif phare pour permettre aux jeunes bureaux d’accéder à la commande – n’ait pas révélé quelque nouveau talent local, puisque c’est au contraire une agence déjà solidement implantée en Suisse qui l’a emporté. Le défi s’annonce tout de même passionnant: un site et un programme exigeants, mais aussi l’occasion de poursuivre la transformation d’un lieu aux enjeux patrimoniaux. C’est peut-être d’ailleurs la complexité de ce concours qui aurait pu, selon Patrick Aeby, décourager certains jeunes bureaux à y participer. Le concours permet-il aux architectes encore peu connus de se distinguer? Sans doute la prochaine fois…

Les résultats et le rapport du jury du concours.

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