Zu­rich sa­tis­fai­te de l'im­pact de ses "sex­bo­xes"

Deux mois après leur mise en service, les sex drive-in convainquent les autorités. Plusieurs organisations restent en revanche sceptiques.

Publikationsdatum
22-10-2013
Revision
19-08-2015

Les boxes pour la prostitution de rue sont une réussite. C'est du moins le bilan que tire en ce 22 octobre la ville de Zurich, deux mois après leur ouverture. Selon les autorités municipales, l'installation a permis d'améliorer les conditions de travail des prostituées. Les femmes hongroises gérées par des proxénètes seraient parties à l'étranger. 
Résultat: les nationalités représentées parmi les prostituées des boxes situés dans la zone industrielle à l'écart de la ville sont plus variées que celles des professionnelles actives sur l'axe du Sihlquai, où la prostitution est désormais interdite. Sur l'ancien site, 90% des femmes faisant le trottoir étaient des Hongroises dirigées pour l'essentiel par des proxénètes, rappelle la municipalité. 
Grâce à son éloignement, la scène de la prostitution de rue ne se mêle plus avec celle des sorties nocturnes. L'ampleur du phénomène sur le Sihlquai rendait la situation intenable pour les riverains, estime la ville. Les prostituées ne se font en outre plus harceler par des adolescents. 

Affaires moins fructueuses 

Les autorités zurichoises admetent toutefois qu'il est trop tôt pour tirer des conclusions définitives de l'impact des "sexboxes". Au niveau quantitatif, le bilan est modeste: le nombre de prostituées y travaillant - 14 en moyenne - a pour l'instant baissé de moitié par rapport au nombre recensé au Sihlquai (32 en moyenne) ces dernières années. 
Les clients ne se bousculent pas non plus au portillon. Les 50 à 100 voitures qui circulent chaque soir sur le chemin en boucle qui leur est destiné sont en grande partie des curieux. Moins de la moitié des conducteurs s'arrêtent pour consommer. 
La police n'a pour l'instant pas constaté de déplacement de la prostitution de rue dans d'autres zones de la ville, dans d'autres régions de Suisse ou dans la clandestinité. Elle a renforcé ses contrôles dans le quartier chaud de la Langstrasse, où des salons de prostitution sont soumis à une réglementation renforcée depuis le début de l'année. 
  
Critiques

Les "sexboxes" font partie des trois zones où la prostitution de rue est autorisée à Zurich. Plusieurs organisations dont l'Armée du Salut et le centre de compétence Traite des femmes et migration (FIZ) exigent également un accès à la Langstrasse pour la prostitution de rue. 
Selon elles, les "sexboxes" ne sont pas une alternative. En réalité, les prostituées travailleraient désormais de manière moins visible dans les salons et les bars. Conséquence: les organisations perdent le contact avec elles. Une hypothèse que la ville rejette en bloc. 
Selon elle, le "feedback" des prostituées des "sexboxes" serait positif sur la sécurité ainsi que sur les infrastructures sanitaires et d'assistance de l'organisation Flora Dora. Sur le plan financier, elles regretteraient de ne plus pouvoir proposer leurs services à des groupes, malgré le risque que ce type de clientèle comporte.

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