Idyl­les ar­ti­fi­ciel­les: Con­tri­bu­tion suis­se à la Qua­drien­na­le de Pra­gue 2019

Avec «Artificial Arcadia: measured and adjustable (?) landscapes», la Fondation suisse pour la culture Pro Helvetia présente la contribution officielle suisse à la Quadriennale de Prague 2019 (PQ19). L’installation interactive du studio lausannois Fragmentin et du bureau d’architecture genevois KOSMOS examine l’influence de la technologie sur les paysages naturels tout en interrogeant notre conception d’une nature intacte.

Data di pubblicazione
25-05-2019

Plus de 800 acteurs culturels issus de 79 pays participeront à la Quadriennale de Prague (Prague Quadrennial of Performance Design and Space) du 6 au 16 juin. Cette manifestation, qui se tient tous les quatre ans dans la capitale tchèque, est la plus importante plateforme au monde pour la scénographie, le performance design et l’architecture de théâtre contemporains. La 14e édition de la Quadriennale de Prague se tient sous le titre «Imagination, Transformation and Memory».

L’élément central de la présence suisse à la Quadriennale de Prague 2019 (PQ19) est l’installation «Artificial Arcadia: measured and adjustable (?) landscapes», présentée par la Fondation suisse pour la culture Pro Helvetia dans le cadre de l’«Exhibition of Countries and Regions», la principale exposition de la PQ19. 

Le projet: visiteuses et visiteurs modifient le pavillon

Avec la contribution suisse, le collectif artistique lausannois Fragmentin et le bureau d’architecture genevois KOSMOS examinent nos idées préconçues d’une nature originelle épargnée par la technologie. Si au premier regard, les paysages suisses peuvent paraître naturels et «intacts», ils recèlent toutefois une machinerie hautement complexe de tunnels, barrages, systèmes d’irrigation, canons à neige, ouvrages paravalanches et réseaux électriques. Le paysage scénographique d’Artificial Arcadia est inspiré par ces éléments de l’infrastructure suisse qui définissent le paysage ainsi que la manière dont les espaces naturels, artificiels et numériques s’y entremêlent.

L’élément conceptuel central d’Artificial Arcadia sont ces profilés qui servent à la visualisation des projets de construction. Surmontée d’un toit d’étoffe évoquant un paysage montagnard suisse, la forêt de perches ondule doucement lorsqu’on y pénètre. Le textile utilisé évoque ces toiles censées protéger les glaciers de la fonte en prévenant la modification des couches de glace et de neige. «L’aspect le plus important de l’installation sont lles visiteurs eux-mêmes. Nous souhaitons leur faire comprendre que chacun d’entre nous exerce un impact direct sur la nature. Le pavillon est entièrement interactif: chaque passage est appréhendé par des détecteurs, influant directement sur la forme du pavillon», explique Artem Kitaev de KOSMOS Architects. Laura Perrenoud de Fragmentin ajoute: «Nous souhaitons attirer l’attention sur des thèmes d’envergure mondiale tels que le changement climatique ou les effets de la numérisation sur notre société.»

Au cours des dix jours de la Quadriennale, l’artiste Camille Alena présentera en outre des performances spécialement adaptées à la structure réalisée par Fragmentin et KOSMOS Architects.

Fragmentin est un collectif d’artistes lausannois. Dans le cadre de projets au croisement de l’art et de l’ingénierie, Fragmentin met en lumière l’influence des technologies numériques sur notre quotidien, en particulier leur vocation de contrôler et de dissimuler. Les installations du studio prônent les coïncidences, l’imprévu et l’inattendu comme antidotes au contrôle. Souvent interactives et performatives, les œuvres de Fragmentin ont fait l’objet d’expositions dans toute l’Europe.

 

KOSMOS Architects réalise des projets et des environnements en tous genres et de tous formats, de l’architecture hardcore aux installations pop art. KOSMOS s’est vu remettre de nombreux prix et distinctions pour ses travaux, par exemple dans le cadre du concours du Musée Hans Christian Andersen au Danemark, du Queensway Competition à New York, de l’appel à candidatures pour le Nike Sports Center à Moscou et du concours pour l’architecture de rue du Storefront for Art and Architecture à New York. Il a également été nommé pour le Swiss Art Awards.

 

Camille Alena vit et travaille à Londres où elle créé des connexions nouvelles entre l’art, la musique et l’histoire des formes et des médias. Ses travaux se caractérisent par différentes stratégies et approches, des démarches documentaires et narratives aux performances en passant par les inst allations d’objets. De 2013 à 2015, elle travailla avec le bureau d’architectes bâlois Herzog & de Meuron; en 2018, elle se vit remettre le Swiss Art Award. Récemment, ses œuvres furent présentées chez High Art à Paris (2018), Supportico Lopez à Berlin (2018) et Forde à Genève (2017).