Mé­mo­rial pour les Roms vic­times de l’Ho­lo­causte

Date de publication
31-10-2012
Revision
19-08-2015

Aux côtés des édifices érigés à la mémoire des Juifs et des homosexuels victimes de l’Holocauste se tient désormais le mémorial dédié aux Roms massacrés sous le IIIe Reich. La chancelière allemande Angela Merkel a inauguré le monument le 24 octobre à Berlin.
Entre 10 et 12 millions de Roms vivent sur le continent européen, dont la moitié dans l’Union européenne. Ils sont à l’origine un peuple nomade, dont les ancêtres ont quitté le Nord-Ouest du sous-continent indien au 11e siècle et qui ont été capturés et vendus comme esclaves en Asie mineure avant de se disperser à travers l’Europe et dans le reste du monde. Nombre d’entre eux partagent une langue commune, le romani, dérivé du sanscrit.
Cette population a reçu des noms différents. Dès 1971, l’appellation Rom («homme» en romani) est adoptée par le Conseil mondial rom. Les Roms luttent pour la reconnaissance d’un «génocide oublié», le «Samudaripen»: près de 500 000 Sinti et Roms d’Europe, considérés comme «racialement inférieurs», furent massacrés sous le IIIe Reich. Environ 20 000 d’entre eux périrent dans le camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau.

Edifice imaginé par Dani Karavan

Le monument dédié aux Roms victime de l’Holocauste a été conçu par l’artiste israélien Dani Karavan. Installé au pied du Reichstag, il se compose d’un bassin circulaire sombre entouré de dalles blanches protéiformes.
Né à Tel-Aviv en 1930, Dani Karavan est diplômé de la Bezazel Academy of Arts de Jérusalem et a également étudié la peinture et le dessin à Florence et Paris. Avant de se consacrer à la sculpture monumentale, il a imaginé des décors pour le théâtre, l’opéra et la danse – notamment pour la compagnie de Martha Graham.
Le sculpteur israélien a exposé à Art Basel, à la Documenta de Kassel et a représenté son pays à la Biennale de Venis en 1976. Au début des années 1990, il a réalisé l’Axe majeur de Cergy-Pointoise, un ensemble monumental comprenant une tour, une esplanade, une pyradime, des colonnes et une passerelle rouge vif qui lie le tout. Il a aussi construit une scultpure à Duisbourg s’intégrant dans un espace imaginé par Norman Forster. En Suisse, il a notamment créé dans les années 1960 un bas-relief pour le bureau bâlois Diener & Diener.

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