L’IBA au ser­vice de la coo­pé­ra­tion trans­fron­ta­lière

Créée en 2010, l’IBA Basel 2020 stimule les forces sous-jacentes d’un territoire aujourd’hui fragmenté pour donner corps à une nouvelle réalité transfrontalière.

Date de publication
07-01-2016
Revision
07-01-2016

Monica Linder-Guarnaccia est directrice de l’IBA Basel 2020. Elle revient pour Tracés sur les objectifs qui ont motivé la création de cette structure et sur ses méthodes d’intervention pour accélérer la coopération transfrontalière. 

Pourquoi une IBA sur ce territoire?

L’IBA Basel a été créée à l’initiative de l’ETB1 pour concrétiser le travail transfrontalier déjà engagé, accompagner les projets trinationaux et garantir leur qualité, dynamiser le processus et offrir une visibilité commune à l’ensemble de l’agglomération. L’IBA est l’instrument flexible qui manquait à ce territoire fragmenté par des frontières territoriales, politiques et culturelles pour mettre en œuvre un développement intégré et durable et coordonner l’action de tous les partenaires.

Comment se déroule le processus de labellisation des projets?

En 2011, nous avons lancé un appel à projets public qui a duré cinq mois et permis aux acteurs privés comme publics des trois pays de soumettre leurs propositions. Nous étions à la recherche d’idées innovantes dans les domaines de l’urbanisme, du paysage, des infrastructures et de la culture, susceptibles de révéler les potentialités de l’espace transfrontalier et de porter des projets exemplaires pour son développement et sa croissance. Notre slogan, «Au-delà des frontières, ensemble», était au cœur de cette démarche. C’est la première fois dans l’histoire de l’IBA que nous avons conduit une consultation aussi large qui a ouvert à un vaste panel d’acteurs la possibilité d’agir sur le devenir de l’agglomération.

La résonance de l’appel à projets a été très importante : nous avons reçu plus de 130 propositions, dont 44 ont été pré-qualifiées par le comité scientifique de l’IBA, selon plusieurs critères dont le plus important est la dimension transfrontalière. L’objectif est en effet de fabriquer des liens entre les territoires et entre les gens ou d’esquisser des lieux qui pourraient servir à cette communauté et rayonner sur l’ensemble de la région. Ces 44 projets ont été présentés lors du Forum IBA en novembre 2011 à Bâle. Le comité politique, composé de quatre représentants par pays et qui est l’organe suprême de l’IBA, a confirmé ce choix.

Quels sont les champs et les modes d’intervention de l’IBA Basel?

L’IBA accompagne les projets par étapes, depuis le processus de qualification jusqu’à l’obtention du label. Elle soutient le développement des projets par différents moyens d’action: le lancement d’études, le conseil, les événements, conférences, expositions, les concours d’idées, la communication, la recherche de financement ou encore la mise en réseau des partenaires.

A notre initiative, des groupes de projet thématiques sont créés pour tisser des liens entre les porteurs de projet et faire émerger de nouvelles idées. Par exemple, les groupes de projet «paysage» permettent de planifier le développement des vallées ou des grandes entités paysagères de manière cohérente. Même chose pour les groupes de projet «gare active», qui explorent l’idée d’un échange entre les porteurs de projets transnationaux. De ces échanges naissent des conventions partenariales.

Dans le cas du projet 3Land, comment avez-vous -travaillé?

Ce projet est exemplaire d’un processus qui permet une coopération trinationale riche, dépassant les intérêts particuliers. Nous avons organisé plusieurs ateliers d’experts et des coopérations avec un réseau d’universités et lancé en parallèle un processus de participation trinational pour la présentation du concept spatial 3Land élaboré par le bureau LIN. Les premiers résultats seront rendus publics à la fin de l’année. Dans le domaine de la communication, l’IBA Basel soutient fortement les porteurs de projets et génère une visibilité sur la scène internationale. Le projet 3Land a par exemple été présenté lors de la Conférence des parties sur les changements climatiques (COP21) à Paris.

Que devient l’IBA Basel après 2020?

Les IBA ont une durée de vie limitée à dix ans, c’est l’une de leurs particularités. Nous sommes donc dans une sorte de course contre la montre. Les IBA permettent de créer un réseau de travail entre des acteurs aussi bien privés que publics qui seront capables de porter le projet au-delà de 2020. L’exposition est le point de départ de ce travail coopératif à venir.


Note

1. L’Eurodistrict Trinational de Bâle  

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