Les lacs ont leur chaire de re­cherche à l'EPFL

L’EPFL et Ferring Pharmaceuticals inaugurent une chaire consacrée à l’étude des milieux lacustres. Un partenariat qui vise à mieux comprendre et protéger ces écosystèmes aussi fragiles que vitaux.

Date de publication
03-12-2012
Revision
01-09-2015

Fondée il y a plus de 100 ans par le chercheur vaudois François-Alphonse Forel, la limnologie opère un retour aux sources. Cette discipline scientifique est dédiée à l’étude des lacs. Le 3 décembre, l’EPFL inaugure la Chaire Margaretha Kamprad en limnologie et science environnementale, en présence notamment de Frederik Paulsen, Président du conseil de Ferring, et d’Ingvar Kamprad, fondateur d’Ikea. Cette chaire bénéfice du soutien de Ferring Pharmaceuticals, qui la finance à hauteur de 5 millions de francs, dans le cadre d’un partenariat public-privé. Elle sera consacrée à l’étude des écosystèmes lacustres, fragiles et souvent malmenés. Alfred Wüest, spécialiste mondialement reconnu de la physique aquatique, est nommé titulaire de cette nouvelle chaire.

La limnologie, ou «l’océanographie des lacs»

La limnologie est aux lacs ce que l’océanographie est aux océans. Pourtant, ces deux milieux présentent des différences notables, explique Alfred Wüest. «Les lacs sont des écosystèmes relativement clos, beaucoup plus sensibles à la pollution, et la circulation des courants y est très différente. Par exemple, on y trouve ce que l’on appelle des phénomènes de «stratification», c’est-à-dire des couches d’eau qui se mélangent peu les unes aux autres.» Des milliards d’êtres humains dépendent de la bonne santé de ces réservoirs d’eau douce, soumis à une pression environnementale croissante.
L’activité d’Alfred Wüest portera notamment sur l’étude des phénomènes biologiques du Léman, notamment le phytoplancton – à la fois un indicateur de la santé du lac et le premier maillon de la chaîne alimentaire pour toute la faune piscicole. Ces deux prochaines années, l’essentiel de son travail prendra place au sein du programme elemo, lequel prévoit un volet d’exploration du Léman et du lac Baïkal (Russie) à bord d’ULM bardés de capteurs.

 

Fédérer les travaux scientifiques sur le Léman

Plus grand lac d’Europe occidentale, le Léman est un exceptionnel objet de recherche pour les scientifiques de la région. «Le but de cette chaire est également de fédérer les nombreux travaux menés sur les milieux lacustres par des scientifiques de tous domaines, que ce soit en Suisse romande ou même en France voisine», explique le chercheur.
Pour l’heure, la chaire compte déjà un collaborateur scientifique, et le premier doctorant prendra ses fonctions en janvier prochain. Alfred Wüest partagera son temps d’activité avec l’Institut suisse de recherche aquatique Eawag, où il dirige le groupe de physique aquatique. Ferring, déjà à l’origine du programme d’exploration scientifique elemo, réitère son soutien à l’étude des milieux lacustres, mais aussi son engagement pour la région lémanique, où l’entreprise a établi son siège social. Frederik Paulsen a choisi de donner à la nouvelle chaire le nom de Margaretha Kamprad. «J’ai eu la chance de connaître l’épouse de mon très cher ami Ingvar Kamprad, Margaretha Kamprad. De par nos conversations, je sais qu’elle était une amoureuse de la nature, et qu’elle aurait été enchantée d’être associée à ce nouveau et important centre de recherche», explique-t-il.
Cette chaire de limnologie se trouve sur le campus de l’EPFL. Ses quartiers se trouvent à une centaine de mètres des rives du Léman, là même où est née la discipline scientifique, il y a un peu plus d’un siècle.

 
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