Les cernes des arbres pour mo­dé­li­ser le cycle de l'eau

Le Centre d'hydrogéologie et de géothermie de l'Université de Neuchâtel teste sur une rivière chinoise un nouveau logiciel pour modéliser le cycle de l'eau. Les travaux sont présentés dans le cadre de la conférence des utilisateurs de HydroGeoSphere, du 3 au 5 avril à Neuchâtel.

Date de publication
03-04-2013
Revision
19-08-2015

Utiliser les cernes des arbres pour modéliser le cycle de l'eau. La démarche développée par des chercheurs du Centre d'hydrogéologie et de géothermie de l'Université de Neuchâtel est testée en Chine sur une rivière asséchée en raison d'une irrigation excessive.
Ces travaux menés sur la rivière Tarim sont présentés dans le cadre de la conférence internationale des utilisateurs de HydroGeoSphere, un logiciel de modélisation du cycle de l'eau. La manifestation, qui a débuté le 3 avril à Neuchâtel, réunit jusqu'au 5 du même mois une cinquantaine de spécialistes du monde entier.
Ces spécialistes des interactions entre les eaux souterraines, les rivières et l'atmosphère se pencheront sur le modèle mis en place en Chine occidentale, a expliqué l'Université. Dans cette région, la rivière Tarim est la seule source d'eau. Pour cette raison, le gouvernement s'inquiète de l'appauvrissement des écosystèmes.

Maîtriser l'irrigation

Il y répond en tentant périodiquement de réduire l'irrigation dans la partie supérieure du cours d'eau, responsable de cet assèchement. Mais comment réguler le débit sans péjorer les cultures et sans que le fleuve ne déborde? C'est là qu'interviennent les modélisations des hydrogéologues.
Avant l'utilisation du logiciel HydroGeoSphere, d'autres modèles ont été testés, mais sans succès. La fermeture des vannes a permis de reverdir la zone mais sur une partie du parcours seulement. Un autre essai a lui provoqué la formation d'un lac dans le désert du Taklamakan, a relevé Philip Brunner, professeur d'hydrogéologie à l'Université de Neuchâtel.
 
 

Données hydrologiques

Le manque de données hydrogéologiques est la principale cause de ces mésaventures. Seules deux ou trois stations situées aux abords de la rivière fournissent des données hydrogéologiques. Mais c'est clairement insuffisant par rapport à la complexité de la question, selon les chercheurs.
Pour y remédier, Philip Brunner a eu l'idée d'inclure les cernes des arbres dans les paramètres. Il existe en effet une corrélation entre la largeur d'un cerne et la transpiration de l'arbre. Cette variable fournit une indication pour quantifier les interactions entre le fleuve, les eaux souterraines et la végétation dans la zone géographique en question.

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