«La pandémie ne nous a pas freinés»
Au printemps prochain, la SIA donnera le coup d’envoi de son troisième programme de mentoring. Lars Keim, ingénieur et directeur d’un bureau d’études, nous explique comment l’édition 2020-2021 s’est déroulée sur fond de pandémie et nous fait part des enseignements qu’il en a tirés.
Vous dirigez un bureau d’études et vous avez participé en tant que «mentee» au programme de mentoring 2020-2021. Pour quelle raison?
Lars Keim: je suis directeur depuis peu et je suis encore en train de prendre mes marques dans cette nouvelle fonction. Étant donné que je baigne dans le côté technique des projets de construction, j’ai surtout cherché, au travers de ce programme, à avoir un échange avec l’autre bord, à savoir la maîtrise de l’ouvrage. Je voulais comprendre comment naissent les projets, comment ils sont mis sur pied. C’est la raison pour laquelle j’ai souhaité en savoir plus sur un domaine sortant du cadre de la construction à proprement parler.
Avez-vous trouvé les réponses à vos questions?
Oui. Mon mentor était un architecte qui travaille aujourd’hui pour la division des infrastructures d’une banque. Cela me convenait donc très bien.
Comment se sont déroulées vos rencontres en ces temps de pandémie?
À l’exception d’une seule rencontre en face à face, nous échangions toujours par téléphone. Nous convenions par courriel des thèmes que nous souhaitions aborder et nous nous y préparions avant notre séance téléphonique. Ces entretiens d’une heure avaient lieu toutes les trois semaines environ et étaient très exigeants. En ce qui nous concerne, la pandémie ne nous a pas freinés – au contraire, elle nous a permis d’avancer. Si nous avions dû nous rencontrer entre Bâle (où je vis) et Saint-Gall (où mon mentor travaille), nous aurions investi plus de temps dans les trajets que dans les entretiens en tant que tels. Nous pouvons même dire que la crise du coronavirus a « facilité » le bon déroulement du programme.
Qu’avez-vous appris de votre mentor?
J’ai appris qu’en tant que concepteur, il est important de prendre du recul et de garder à l’esprit le « bagage » que nous possédons – c’est-à-dire nos propres forces et compétences, ainsi que les réalisations antérieures que nous pouvons faire valoir. C’est ce bagage qui donne la confiance en soi nécessaire pour convaincre les maîtres de l’ouvrage. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce n’est pas toujours évident dans la pratique quotidienne.
Et votre mentor, qu’a-t-il appris de vous?
C’est une question difficile. J’espère avoir pu lui donner un aperçu du quotidien des concepteurs et de ce qui nous anime.
À vos yeux, quels sont les atouts d’un bon mentor?
Un bon mentor s’intéresse aux difficultés rencontrées par son mentee et en discute aussi avec ses collègues afin de recueillir leurs réactions. Mais avant tout, c’est une personne qui aide son mentee à réfléchir aux défis à relever. En d’autres termes, le mentor et le mentee doivent établir une collaboration étroite et s’interroger ensemble sur les objectifs qu’ils souhaitent atteindre. Cela a très bien fonctionné pour notre binôme.
Avez-vous l’intention de garder contact avec votre mentor?
J’ai prévu de le recontacter, mais de façon moins régulière. J’aimerais lui faire part de l’état d’avancement des objectifs dont nous avons discuté et que je poursuis sur le long terme.
Êtes-vous prêt à devenir mentor à votre tour dans le cadre du programme 2021-2022?
Bien sûr (rire). Je compte m’inscrire en tant que mentor.
Lars Keim est ingénieur dipl. SIA et directeur du bureau d’études wh-p Ingenieure AG à Bâle.
Programme de mentoring 2021-2022
La troisième édition du programme de mentoring SIA est lancée! Les binômes mentor-mentee discuteront de défis rencontrés sur le terrain et exploreront de nouvelles approches pour y faire face. La participation est gratuite et exclusivement réservée aux membres SIA ainsi qu’aux collaborateurs des bureaux membres. Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 15 avril 2021. Toutes les informations sont disponibles sur: www.sia.ch/mentoring
