La Mai­son des Jours Meil­leurs de Jean Prouvé à la Ga­le­rie Pa­trick Se­guin

Date de publication
18-07-2012
Revision
19-08-2015

Après la maison Métropole en juin à Design Miami/Basel, un des rares exemplaires de la Maison des Jours Meilleurs est exposé à la Galerie Patrick Seguin à Paris. En ces jours que l’on peut croire meilleurs, cette construction emblématique de l’architecture moderne conçue par Jean Prouvé qui disait « Il n’y a de différence entre la construction d’un meuble et d’une maison », nous rappelle toute l’importance de l’usage de l’industrialisation dans les procédés de construction.
En 1954 en France, une importante crise du logement perdure, et des gens meurent de froid dans les rues. L’Abbé Pierre, fondateur des Compagnons d’Emmaüs, lance un appel pour venir en aide aux plus démunis et sollicite Jean Prouvé pour concevoir une habitation de type F3, économique, « durable », légère et reproductible.
Il y répond par La Maison des Jours Meilleurs, une maison préfabriquée, composée de deux chambres et un salon, avec cuisine et salle d’eau, et faite à partir des matériaux disponibles (fer et bois). Il applique le concept mis au point quelques années auparavant avec l’architecte Maurice Silvy dans son usine de Maxéville (Meurthe-et-Moselle) qui associe deux éléments pour former l’ossature principale : une poutre unique en tôle pliée et un noyau central en acier (abritant la cuisine et la salle d’eau). Ces éléments sont posés sur un soubassement en béton formant une cuvette. Des panneaux sandwiches (pleins, avec porte, avec fenêtres à guillotine, arrondis pour les angles) en bois thermoformé forment l’enveloppe, tandis que la couverture est constituée de bacs d’aluminium, avec un auvent de 1,20 m sur la façade principale qui protège la baie vitrée.
La maison de 57m² est montée en sept heures. Elle n’obtiendra cependant pas les homologations nécessaires pour poursuivre sa fabrication en série. (Notamment car le bloc sanitaire et ménager était situé au cœur de l’espace d’habitation et qu’il ne donnait pas sur l’extérieur), aussi seuls cinq prototypes ont vu le jour.
L’un d’entre eux nous est donc présenté grandeur nature, accompagné de vidéos, de textes d’archives, croquis, schémas, dessins d’exécution et photos d’époque retraçant son épopée. Au bout de la galerie, des maquettes illustrent les recherches de Prouvé en matière d’habitat individuel industrialisé. On peut ainsi le visiter, comme lors de sa présentation autrefois sur le pont Alexandre III, pénétrer à l’intérieur, ouvrir les fenêtres à guillotine, jouer avec les volets, toucher les murs en acajou, s’asseoir dans les fauteuils, enfin pénétrer dans le noyau central (vide).
On peut aussi y lire Le Corbusier s’extasiant en 1956 : « Jean Prouvé a installé sur le quai Alexandre III la plus belle maison que je connaisse, le plus parfait moyen d'habitation, la plus étincelante chose construite. Et tout cela est en vrai, bâti, réalisé, conclusion d'une vie de recherche. Et c'est l'Abbé Pierre qui la lui a commandée ! »
Un parcours urbain et quatre expositions temporaires seront consacrés cette année à Jean Prouvé, avec notamment l’ouverture de deux lieux d’exposition permanente, la salle Jean Prouvé au Musée des Beaux-arts de Nancy, et l’espace Jean Prouvé au Musée de l’histoire du fer à Jarville-la-Malgrange.

 

La Maison des Jours Meilleurs de Jean Prouvé

Du 25 mai au 29 septembre 2012
Galerie Patrick Seguin
5 rue des Taillandiers
75011 Paris (France)
du mardi au samedi de 10h à 19h - Entrée libre
www.patrickseguin.com

Sur ce sujet