Inauguration d'un barrage sur le Nil Bleu
Le barrage, construit il y a 66 ans, a gagné 10 mètres de hauteur, ce qui a permis d'en doubler la capacité, qui s'élève aujourd'hui à 7,4 milliards de m3. Les travaux de rénovation ont duré quatre ans et ont coûté 460 millions de dollars.
Le président soudanais Omar el-Béchir a inauguré le 1er janvier le barrage hydroélectrique rénové de Roseires, sur le Nil Bleu. Il a exprimé l'espoir que l'énergie et l'irrigation qu'il produira contribueront au développement de cette région en proie à de violents combats.
Depuis septembre 2011, des combats font rage dans la région du Nil Bleu entre l'armée soudanaise et des rebelles de la branche Nord du Mouvement populaire de libération du Soudan, que Khartoum accuse d'être soutenus par le Soudan du Sud voisin.
Le conflit, concentré dans les régions de Bau et Kourkouk, à des dizaines de kilomètres au sud du barrage, a poussé 35'000 habitants à se réfugier en Ethiopie et 100'000 autres à gagner le Soudan du Sud, selon l'ONU.
Construit il y a 66 ans près de la frontière éthiopienne, le barrage était déjà une importante source d'énergie pour le pays plongé dans la crise depuis la sécession du Soudan du Sud, qui a privé le pays d'une grande partie de sa production pétrolière.
Capacité doublée
Après quatre ans de travaux qui ont coûté 460 millions de dollars, financés par les pays arabes et réalisés par des entreprises chinoises, et nécessité le déplacement de 20'000 familles, le barrage a gagné 10 mètres de hauteur, ce qui double sa capacité à 7,4 milliards de mètres cubes.
L'inauguration a eu lieu le 1er janvier, jour anniversaire de l'indépendance du Soudan en 1956, sous une forte présence militaire et le bourdonnement permanent des hélicoptères de l'armée survolant la zone à basse altitude.
Des milliers d'habitants ont accueilli le président en agitant des drapeaux et en dansant, tandis qu'un immense arc d'eau surgissait à travers le barrage recouvert du drapeau soudanais. Autour du barrage long de 25 km, les villages sont composés de huttes de terre au toit de chaume, et selon les statistiques, 64% des habitants de cette région rurale vivent sous le seuil de pauvreté.