Enquête trimestrielle, conjoncture et marche des affaires dans la branche des études III/2018: Des prévisions conjoncturelles légèrement revues à la baisse
Les ingénieurs et architectes estiment leur santé économique bonne, mais abordent l’automne avec réserve. C’est ce qui ressort de la dernière enquête réalisée par le KOF.
L’actuel rapport trimestriel du Centre de recherches conjoncturelles de l’EPF Zurich (KOF) fait état du climat conjoncturel stable dont bénéficient les bureaux d’études. Ces derniers se montrent certes un peu plus pessimistes qu’en début d’année, mais ils sont encore 50% à qualifier leur situation actuelle de bonne et 47% de satisfaisante. Seuls 3% la considèrent mauvaise.
A-t-on atteint un pic?
Les participants à l’enquête envisagent l’avenir avec moins d’optimisme qu’il y a encore six mois. Ils escomptent en effet une dégradation de la marche de leurs affaires durant le semestre à venir, ainsi qu’une baisse de l’offre et de la demande au cours des trois prochains mois. Le KOF a également relevé que la demande est en recul depuis le début de l’année. Pour l’heure toutefois, les carnets de commande ne désemplissent pas: 20% des bureaux d’études affichent toujours des commandes en hausse, comme c’était déjà le cas au quatrième trimestre 2017; seuls 14% voient leurs commandes diminuer, contre 20% fin 2017. Revers de la médaille, les entreprises ont parfois du mal à répondre à la demande. Si 10 % des bureaux interrogés déploraient un manque de moyens techniques il y a encore un an, ils sont aujourd’hui 18%.
Le secteur de l’immobilier toujours sous surveillance
Les mandats d’entretien et de rénovation représentent actuellement 37 % du chiffre d’affaires. Il est intéressant de noter que les coûts de construction sont en baisse – une tendance qui s’avère imputable au logement. Assisterait-on à un refroidissement dans le segment en surchauffe de l’immobilier résidentiel ? Il est encore trop tôt pour se prononcer. Les analystes continuent d’observer de près le marché de l’immobilier, notamment les objets résidentiels de rendement. Dans son rapport sur la stabilité financière publié en août, la Banque nationale suisse (BNS) a rappelé que les banques axées sur le marché intérieur restent particulièrement exposées sur les marchés hypothécaire et immobilier. Les taux hypothécaires actuels demeurent à un niveau historiquement bas, ce qui incite les banques à prendre des risques – et profite à la branche des études et de la construction. Les derniers indicateurs KOF-Baublatt laissent prévoir une évolution solide des investissements pour les quatre prochains trimestres.
Des bureaux d’architecture en bonne forme
Plus de la moitié des bureaux d’architecture jugent la marche de leurs affaires bonne ; seuls 5 % l’estiment mauvaise. L’offre a progressé au cours des trois derniers mois, la demande a toutefois de nouveau reculé par rapport à fin 2017. En outre, l’inquiétude se fait sentir quant à la situation économique au prochain semestre, ainsi qu’à l’évolution de l’offre et de la demande dans les trois mois à venir. Les réserves de travail se maintiennent à douze mois. Il est réjouissant de constater qu’environ 40% des bureaux ayant participé à l’enquête ne rencontrent pas de problèmes particuliers (contre 17% en 2017). Ils sont néanmoins près de 28 % à déplorer une pénurie de main-d’œuvre.
Des bureaux d’ingénierie freinés dans leur élan
La marche des affaires des bureaux d’ingénierie est restée stable depuis 2015. Les ingénieurs se montrent cependant plus pessimistes pour l’avenir en ce qui concerne leur santé économique et la demande. Pour l’heure, les carnets de commande se remplissent encore : si 20% des bureaux interrogés jugeaient leurs commandes en baisse il y a un an, ils ne sont plus que 13% aujourd’hui. Et contrairement aux années précédentes, les bureaux d’ingénierie évaluent positivement leurs résultats financiers.
David Fässler, avocat, MBA / SIA, responsable SIA-Service ; david.faessler [at] sia.ch (david[dot]faessler[at]sia[dot]ch)
