Aphorisme 14
«Quand tu projettes un sentier, une étable, une maison, un quartier: pense à la ville.»
L’arrivée en 1982 de Luigi Snozzi à l’EPFL en tant que Professeur invité a été vécue par nous, les étudiants, comme une révolution. Une révolution, car elle marquait la fin d’une génération: la fin du postmodernisme, la fin du décor.
Avec lui s’est développée au contraire la conception d’une architecture tournée vers la compréhension du contexte immédiat. C’est grâce à lui, et à d’autres architectes comme Bernard Huet et Alvaro Siza (avec qui il échangeait beaucoup) que s’est développée l’idée qu’il n’y a pas de bonne architecture sans une bonne prise en compte de la ville, du territoire. C’est un héritage que l’on peut encore lire aujourd’hui dans le travail de nombre de confrères. D’ailleurs je constate que derrière les projets lauréats du Prix Wakker se trouvent souvent d’anciens étudiants de Snozzi. Cela s’explique parce que cet intérêt pour le fait urbain, pour le territoire, était chez lui indissociablement associé à l’éthique et à l’engagement professionnel.
Après mon diplôme, j’ai été assistante du Professeur invité Bernard Huet, et je me souviens très bien des critiques auxquelles Snozzi était invité en tant qu’expert: Huet avait les mots; Snozzi le dessin. Huet avait un vocabulaire incroyable, très sophistiqué, mais Snozzi était doté d’un trait de crayon légendaire: c’était encore l’époque où les professeurs dessinaient directement sur les planches affichées sur les murs, et il n’hésitait pas à le faire pour corriger tel ou tel projet. C’étaient des moments d’une intensité extraordinaire.
Ariane Widmer, urbaniste cantonale de Genève. Étudiante de Luigi Snozzi de 1984-1986 à l’EPFL
Autres témoignages
Olivier Fazan, étudiant puis assistant de Luigi Snozzi à l’EPFL de 1987-1997
Kaveh Rezakhanlou, étudiant puis assistant du Professeur Luigi Snozzi de 1991 à 1997
Ariane Widmer, étudiante de Luigi Snozzi de 1984-1986 à l’EPFL
Patrick Berger, professeur honoraire EPFL
