Le ter­ri­toire en re­cher­che

Editorial du 08/2017 ​

Publikationsdatum
20-04-2017
Revision
21-04-2017

Concevoir l’avenir d’un pays relève-t-il de l’imagination ou du calcul ? De la fiction collective ou de l’équation à résoudre?
C’est sur ce choix délicat que doit se construire «La Suisse 2050», cet ambitieux projet de recherche initié par la SIA qui s’efforce de penser l’avenir de la Suisse sur un autre mode que celui qui a prévalu jusqu’à présent.
Rompant avec une approche trop sectorielle et trop pragmatique de la planification, le projet invite à prendre de la hauteur afin de constituer une vision d’ensemble.
Si le défi que la SIA s’est lancée à elle-même tranche avec la mesure et la tempérance qui caractérisent aujourd’hui le développement des villes et du territoire suisses, il n’est pas pour autant en totale rupture avec la stimulation qui a été recherchée et souvent obtenue par les différentes expositions nationales.
Qu’il s’agisse de celles de 39, de 64, ou de 2002, les expositions nationales ont toujours fonctionné comme des états des lieux de la société helvétique, de son potentiel économique et de ses aspirations collectives. Instantanés de l’imaginaire partagé, elles incarnent par leur choix et leurs thématiques des étapes dans l’évolution du pays.
Du repli de 1939 sur le thème de la défense et du folklore à l’ouverture de 2002, en passant par la consécration de l’urbanisme moderniste en 1964, chacun de ces évènements de masse constitue un changement dans la compréhension partagée du territoire national.
C’est sur ce terrain qu’évolue «La Suisse 2050», témoignant de la même volonté d’élaborer une vision d’ensemble, quoique dans une forme plus légère que celles, coûteuses, des grandes expositions nationales.
Il est certainement trop tôt pour exposer les premiers résultats de ce travail pluriel et pluridisciplinaire, dont l’élaboration s’étendra sur plusieurs années. «La Suisse 2050» n’a ni image, ni plan directeur, ni démarche précise à présenter pour l’instant.
Contentons-nous donc, dans un premier temps, de l’effet d’annonce et des grandes lignes de ce projet : l’appel à un changement de paradigme pour l’élaboration d’une stratégie commune. «La Suisse 2050» est peut être une exposition nationale d’un nouveau type : virtuelle, déterritorialisée, libérée des contraintes de son organisation, mais tout autant disposée à mettre en place les indicateurs précoces de l’évolution de la société suiss

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