SIA: ren­contres au som­met pour l’in­no­va­tion dans le do­maine de l’éner­gie

Les Swiss-US Energy Innovation Days ont pour but de stimuler la collaboration scientifique et économique dans le domaine des technologies énergétiques – partenaire de la manifestation, la SIA était présente à Boston.

Date de publication
21-08-2014
Revision
05-11-2015

Lorsque le Who’s Who de l’innovation suisse en matière d’énergie se retrouve au même endroit, c’est pour un événement spécial ou un lieu particulier. Les deux cas de figure étaient en l’occurrence réunis lors des Swiss-US Energy Innovation Days, organisés par l’Office fédéral de l’énergie (OFEN) et swissnex Boston du 9 au 12 juillet: la manifestation a été lancée par l’exposition Watt d’Or – Swiss Energy Excellence, présentée pour la première fois à Boston. Abritant les universités de pointe que sont le MIT et Harvard, la ville de la côte Est représente en outre un centre d’innovation majeur sur le plan international.
De nombreuses institutions de recherche, entreprises et associations actives dans le domaine énergétique, ainsi que des représentants du monde politique et de l’administration des deux pays ont répondu à l’invitation. Les conférences et débats ont motivé des échanges bilatéraux à tous les niveaux. Les participant-e-s ont activement discuté et réseauté durant quatre jours, chacune des parties explorant les opportunités d’une collaboration renforcée en matière d’énergie. 
Une impulsion politique a été donnée par la visite de la Conseillère fédérale Doris Leuthard, qui a verni l’exposition Watt d’Or ouvrant officiellement les Energy Innovation Days. Le Watt d’Or est une distinction que l’OFEN remet chaque année depuis 2007 à des prestations d’exception dans le domaine énergétique. L’exposition rassemble un choix de projets lauréats parmi les 50 distingués au cours des huit éditions. Elle demeurera visible à Boston jusqu’à mi-septembre 2014, après quoi elle poursuivra son parcours avec d’autres haltes à l’étranger.
Dans ce cadre, la SIA et Switzerland Global Enterprise (S-GE) avaient organisé un programme focalisé sur les techniques énergétiques et les installations du bâtiment. A côté d’une trentaine de professionnels suisses, l’événement a attiré plus de 50 expert-e-s des Etats-Unis. Les conférences suivies de tables rondes ont permis de se faire une bonne idée des avancées en cours dans les deux pays et montré que la Suisse tenait parfaitement son rang dans ce contexte. Il serait toutefois erroné de s’en tenir aux acquis : beaucoup d’intervenants ont en effet insisté sur le fait que seuls des efforts de longue haleine et la quête permanente d’améliorations permettront finalement d’atteindre les objectifs visés.

Recherche et économie sur un même bateau


Des chercheurs passionnés et des entrepreneurs ambitieux ne sont cependant pas automatiquement synonymes de progrès technologiques. A côté de conditions cadres favorables, le développement de solutions novatrices dépend encore d’une étroite collaboration entre les entreprises et les institutions de recherche. Cela est illustré par plusieurs succès: côté helvétique, on peut citer l’enduit thermo-isolant haute performance, développé conjointement par Fixit AG et l’Empa, qui a obtenu le Prix suisse environnement 2014 dans la catégorie innovation. Ou l’entreprise suisse BELIMO Automation AG, qui a pu attester du succès de sa nouvelle Energy Valve Technology avec le MIT, en accroissant en même temps considérablement l’efficacité du système de refroidissement installé sur le campus. Un transfert de connaissances d’un type particulier entre la Suisse et les Etats-Unis est également à l’œuvre sur le nouveau Campus Novartis de Boston/Cambridge, où les expériences engrangées à Bâle sont intégrées de manière ciblée au grand projet de construction en cours.
Malgré des conditions initiales parfois très différentes en Suisse et aux Etats-Unis, les deux parties se rejoignent pour identifier la pénétration des marchés et l’acceptation des solutions innovantes comme champs d’action prioritaires. A côté des réseaux et des bâtiments intelligents, il faut aussi des maîtres d’ouvrage et des usagers intelligents pour exploiter tout le potentiel des réponses existantes. 
«Energy Efficiency is not sexy» est l’une des formules employées face au défaut de conscience de nombre d’acteurs. Des efforts de sensibilisation et de marketing spécifiques peuvent contribuer à augmenter la compréhension de ce qu’est l’efficacité énergétique et accroître son attrait. 
Sur le plan du marketing et de l’entreprenariat en particulier, la Suisse aurait encore beaucoup à apprendre des Etats-Unis comme, l’ont unanimement reconnu les participants helvétiques. Cela en appliquant sciemment la recette que Lino Guzella, ancien recteur et nouveau président de l’EPFZ, a donnée dans sa présentation: «We take the best of everything!».

Myriam Barsuglia est responsable SIA-International, myriam.barsuglia [at] sia.ch

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