Pa­vil­lon fran­çais à la Bien­nale de Ve­nise

Urbaniser les cités satellites

Date de publication
05-09-2012
Revision
19-08-2015

La contribution française s’attache à une problématique également abordée cette année dans plusieurs autres pavillons nationaux – belge et américain notamment: comment transformer un amas de constructions disparates en une ville où il fait bon vivre? L’objet d’étude est une région qui décline de façon parfaitement emblématique les grands desseins et les erreurs patentes de l’urbanisation d’après-guerre: les grands ensembles de l’Ouest parisien. Avec des logements sociaux extirpés du sol le long des pénétrantes desservant la capitale, ceux-ci ont avant tout été conçus comme des cités-dortoir. Les espaces verts y sont indéfinis, les infrastructures déficientes et les circulations de proximité insuffisantes. Entrecoupé d’autoroutes et de lignes de chemin de fer, semé de centres commerciaux et de zones industrielles, le territoire ne manque pas d’agréments en soi, mais il n’est guère exploitable en l’état. La perplexité qu’engendre le phénomène n’est du reste pas propre à la France: au-delà des tensions sociales qui ont souvent valu la une à ses grands ensembles au cours des dernières années, elle découle d’une approche conceptuelle également à la base de nombreux complexes et agglomérations partout en Europe.
Les solutions proposées au pavillon français s’inspirent donc d’idées actuellement très présentes dans le discours architectural et urbanistique: mise en réseau de l’existant avec des compléments ponctuels, densification ciblée des zones bâties et préservation des qualités paysagères, aménagement du système de voiries, implantation stratégique des infrastructures requises, création de centres localisés et utilisation des zones vertes comme espaces de loisirs et pour la production alimentaire de proximité. Le point de départ commun à tous les projets est la conviction que toute situation est susceptible d’améliorations sur la base de ses atouts propres, et que même les ensembles a priori les plus négligés peuvent être requalifiés en quartiers porteurs d’identité. Il ne s’agit donc plus, comme on l’a fait autrefois, de donner corps à un idéal urbanistique abstrait ; l’objectif consiste en premier lieu à analyser les avantages d’un contexte donné pour en poursuivre le développement – en y associant la population locale afin qu’elle en partage la responsabilité. Le résultat sera aussi singulier que la situation de départ. Dans ce sens, la contribution française envisagée par son commissaire comme un laboratoire d’urbanisme du 21e siècle mérite pleinement ce qualificatif. Sans préjuger de la volonté et des moyens qui pourront effectivement être dégagés pour mettre en œuvre les options présentées, leurs fondements mêmes sont instructifs.

 

Mandants: Institut français et Ministère de la Culture et de la Communication
Commissaire: Yves Lion, architecte et urbaniste
Collaboration: Ateliers Lion associés, ENSAvt, CMI et Institut d’Études politiques de Paris, Campana-Eleb Sablic agency, Eric Lion

 

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