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La SIA à la 4ème journée des professions libérales

Qu’ils soient avocats, médecins, ou architectes, tous doivent s’assurer que leurs données ne tombent pas entre de mauvaises mains. Face à la numérisation, ces professionnels doivent satisfaire à des exigences toujours plus élevées en matière de protection et de sécurité des données. La 4ème journée des professions libérales leur a donné l’occasion d’adresser leurs revendications aux politiques.

Date de publication
19-06-2019

Point de départ de cette journée organisée par l’Union suisse des professions libérales (USPL), le 10 mai 2019: une étude consacrée à l’impact de la numérisation sur les professions libérales sur laquelle reposent les revendications de ses associations membres. L’USPL, commanditaire de l’étude, représente les professions libérales ainsi que leurs associations professionnelles dans les domaines de la santé, du droit, des finances, de la conception et de la construction. La Société suisse des ingénieurs et des architectes (SIA) est membre de l’USPL et siège au comité directeur.

Le numérique créateur d’emplois

Cette étude aboutit à deux conclusions: d’une part, la numérisation tend à stimuler l’emploi dans les professions libérales; d’autre part, la protection des données prend toujours plus d’importance. Ces professionnels doivent ainsi se conformer à des exigences toujours plus nombreuses dans l’exercice de leurs fonctions. L’étude prédit également une pénurie grandissante de main-d’œuvre qualifiée si des investissements adéquats dans la formation ne sont pas réalisés à temps. Devant les associations membres, le conseiller fédéral Guy Parmelin s’est exprimé en ce sens, soulignant le poids des professions libérales dans l’économie du pays.

Beaucoup de questions, peu de réponses

Dans le contexte de la numérisation, l’incertitude qui règne autour de questions essentielles sur la protection et la sécurité des données inquiète les professions libérales. La loi sur la protection des données en vigueur ne fournit pas de réponses satisfaisantes, comme il ressort des exposés présentés par la Fédération suisse des notaires, de l’Association suisse des psychothérapeutes et de la SIA. Lors de son intervention intitulée «Chantiers dans le cloud – qui protège nos données?», le président de la SIA Stefan Cadosch a abordé les défis que pose la transformation numérique pour le secteur de la construction et a mis l’accent sur les exigences accrues en matière de protection et de sécurité des données – notamment parce qu’il est indispensable de garantir la propriété intellectuelle sur la maquette numérique. L’utilisation de nouvelles technologies pour collaborer et échanger des données ne deviendra la norme que lorsque nous disposerons de réponses claires, a-t-il indiqué. Il s’est référé à cet égard au très ambitieux plan d’action relatif à la stratégie «Suisse numérique» de la Confédération, qui prévoit l’obligation du BIM dans les appels d’offres de prestations d’étude pour tous les bâtiments fédéraux et des entreprises proches de la Confédération à partir de 2021.

Compte tenu de la prépondérance des PME dans le secteur de la conception, de nombreux bureaux d’études de petite et moyenne taille risquent de se retrouver confrontés à d’importants défis techniques, juridiques, financiers et humains. C’est pourquoi la SIA, conjointement avec d’autres partenaires, travaille à l’élaboration de solutions viables. La collection des normes de la SIA sera également passée en revue et adaptée aux nouvelles exigences.

Une classe politique unanime

Sans distinction de couleur politique, les conseillers nationaux Angelo Barrile (PS), Philippe Bauer (PLR), Ruth Humbel (PDC) et Claudio Zanetti (UDC), réunis pour une table ronde, se sont montrés unanimes sur le fait que la Suisse a besoin d’une loi moderne sur la protection des données.

La journée s’est clôturée par une synthèse des revendications de l’USPL et de ses associations membres par son président et conseiller aux États Pirmin Bischof: la loi sur la protection des données en cours de révision ne doit pas porter atteinte au secret professionnel ni aux droits d’auteur, d’accès et d’usage, et doit prendre en considération les besoins spécifiques des PME. L’USPL entend prendre activement part au processus de révision en cours avec le soutien de ses associations membres.

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