Dans la toile d’araig­née de la tran­si­tion éner­gé­tique

D’où viendra la chaleur lorsque les combustibles fossiles ne seront plus souhaitables? Les villes et les agglomérations coordonnent leurs besoins d’approvisionnement et recherchent des partenaires pour mettre en place des réseaux de chaleur locaux.

Date de publication
06-12-2021

Il existe des options individuelles ou collectives pour «décarboniser» l’approvisionnement en chaleur dans les zones d’habitation: les pompes à chaleur aérothermiques ou géothermiques, éventuellement complétées par des panneaux photovoltaïques, sont l’option préférée des propriétaires de maisons individuelles pour chauffer eux-mêmes leur maison sans CO2. Dans le cas des immeubles d’habitation et des quartiers, les modèles d’approvisionnement collectifs représentent une option. Jusqu’à présent, les réseaux de chaleur ­locaux ou régionaux ont en majorité exploité les sources d’énergie déjà «chaudes»: les usines d’incinération des déchets fournissent des rejets thermiques principalement aux quartiers urbains; les centrales à biomasse alimentent les zones résidentielles rurales et les centres de villages. ­Aujourd’hui, les réseaux thermiques qui distribuent de l’énergie renouvelable à des températures plus basses sont également en plein essor: en Suisse, un réseau thermique sur sept fournit une énergie respectueuse du climat à partir d’eaux usées, d’eaux de surface, d’eaux souterraines, de la géothermie ou des rejets thermiques des centres de traitement des données. Selon le programme national de recherche «Réseaux thermiques», un quart de la demande en énergie finale nationale pour le chauffage des locaux et la production d’eau chaude pourrait un jour être couvert par ces sources sans CO2.1

Vous trouverez d'autres articles du numéro spécial Anergienetze | Réseaux d'anergie | Reti anergetiche dans notre e-dossier Réseaux d'anergie.

Les réseaux à basse température se caractérisent par le fait que l’offre fluctue entre 5 et 25 °C, ce qui les rend adaptés à la fois au chauffage et au refroidissement des bâtiments. Les besoins énergétiques individuels sont satisfaits de manière centralisée ou décentralisée par des pompes à chaleur. La branche de l’approvisionnement en énergie a découvert que la construction et l’exploitation de ces «réseaux anergie» et la fourniture de «chauffage froid à distance» constituaient un domaine d’investissement intéressant.

L’énergie des parcs de serveurs?

D’autres sources énergétiques doivent encore être explorées et exploitées. Une enquête de l’Office fédéral de l’énergie montre par exemple que les parcs de serveurs et les centres de calcul devraient être considérés comme des fournisseurs de rejets thermiques.2 Sur près de 100 grandes installations exploitées dans les agglomérations situées entre le Léman et le lac de Constance, un tiers n’est pourtant pas prêt à le faire. Zurich, par exemple, montre comment cela peut se faire. Deux centres de calcul de la ville alimentent chacun un lotissement voisin d’environ 400 unités résidentielles. Opfikon et Rümlang, banlieues situées au nord de la ville, exploitent de leur côté conjointement les rejets thermiques d’un parc de serveurs voisin pour un nouveau quartier d’immeubles. Dans tous ­ces cas, les autorités locales ont réalisé au préalable une planification énergétique spatiale3 afin d’évaluer la faisabilité d’une ­infrastructure d’approvisionnement en chaleur mutualisée et décarbonée.

Notes

 

1 Programme de recherche sur les réseaux thermiques, Office fédéral de l’énergie 2016 à 2021.

 

2 Centres de données en Suisse – consommation d’électricité et potentiel d’efficacité, SuisseEnergie 2021.

 

3 Planification énergétique territoriale, SuisseEnergie pour les communes, 2019.

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