Chouette, un nou­veau té­lé­phé­rique

Editorial paru dans Tracés n°22/2013

Date de publication
12-11-2013
Revision
01-09-2015

Aussi surprenant que cela puisse paraître pour ceux qui, comme moi, sont pour ainsi dire nés les skis aux pieds, les domaines skiables de Zinal et de Grimentz sont à peine cinquantenaires. Avant la construction des premières installations à la fin des années 1960, Zinal est d’abord une station d’été, qui sert de point de départ à des excursions d’alpinistes. Au cours de ce demi-siècle, l’offre des deux stations s’est bien sûr considérablement développée. Accroissant sans cesse le confort et la capacité de leurs équipements, elles ont participé à la démocratisation des sports d’hiver – sans qu’il soit possible de savoir dans quelle mesure cette démocratisation était volontaire ou subie.

Alors que les aspects environnementaux, notamment ceux en rapport avec l’impact sur le paysage, servent souvent d’obstacles – plus ou moins légitimes – au développement des stations de montagne, il est agréable de constater qu’il est encore possible de construire un téléphérique dans les Alpes suisses, dans des délais acceptables et sans porter des préjudices inacceptables. A cet égard, rendue possible par un intelligent dialogue fait de compromis avec les organisations environnementales, la prochaine mise en service de la cabine reliant le village de Grimentz au domaine de Sorebois accroît spectaculairement l’attractivité hivernale des deux stations, sans qu’on puisse reprocher à cette nouvelle infrastructure de péjorer la qualité du paysage alpin. Au contraire, il y a fort à parier que les futurs passagers sauront vite apprécier le nouveau point de vue forcément inédit qui leur sera offert sur le Val d’Anniviers depuis la cabine. Avec en outre la perspective de connaître ensuite le plaisir de dévaler la longue et splendide piste des Chamois qui relie les hauts de Sorebois à Grimentz.

Au-delà des réjouissances promises aux amateurs de ski, c’est le côté exceptionnel, voire magique, que revêt la construction d’un téléphérique que nous avons cherché à mettre en évidence dans notre dossier. Aléas de la météo, accès délicats aux chantiers et transports en hélicoptère, livraison et tirage de câbles de plus de trois kilomètres de long, franchissement spectaculaire d’obstacles naturels imposants, tout est au rendez-vous pour rendre fascinante la réalisation d’une telle installation.

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