Aller au-delà des critères quantitatifs
Le 24 novembre dernier s’est achevée la foire bernoise Salon Maison Bois Energie. Nous avons suivi le séminaire «De Minergie au standard énergie-plus» qui s'est tenu le jeudi 21 novembre. Compte rendu.
Tout comme l’année précédente, l’architecte Conrad Lutz a insisté sur la prolifération des labels et des définitions dans le domaine énergétique. Par exemple, une maison «zéro énergie» ou «énergie plus» n’est pas définie de la même manière en Angleterre ou en Allemagne. L’association cluster-energie semble donner une réponse particulièrement adéquate et claire. Trois niveaux sont déterminés en fonction du bilan énergétique d’une maison. Le premier niveau contient les maisons qui produisent assez d’énergie pour subvenir à l’électricité du ménage. Le deuxième niveau intègre dans le bilan non seulement l’électricité du ménage mais également l’énergie grise. Enfin, le troisième niveau comporte les maisons dont le bilan énergétique reste positif même si l’on intègre dans le calcul la mobilité induite par la construction.
L’architecte fribourgeois présente ensuite trois exemples de constructions ou de transformations de bâtiments en maison «zéro énergie». La transformation d’une ancienne villa pose la question de l’approche à adopter: économiser en intervenant sur l’isolation puis compléter la production d’énergie par des panneaux photovoltaïques ou intervenir uniquement sur la production en investissant plus massivement sur la pose de panneaux solaires.
La présentation de Jacques Bony, ingénieur projet à l’Ecole d’ingénierie et de gestion du canton de Vaud a également porté sur la rénovation à haute performance énergétique d’un bâtiment à Morges (VD). Cette dernière a consisté à plaquer une peau tout autour du bâtiment, sacrifiant même les balcons. Cette opération a permis, selon l’ingénieur, de diminuer la demande en chauffage d’un facteur sept, d’augmenter le confort thermique des appartements et de diminuer potentiellement la consommation d’eau chaude sanitaire. Si cette transformation semble être efficace en matière énergétique, elle pose l’épineuse et intéressante question de la métamorphose radicale d’un bâtiment au nom du développement durable.
SNBS : Un nouveau standard national de construction durable
Présenté par Olivier Meile, responsable du domaine Bâtiment-Technologie de l’Office fédéral de l’énergie, le nouveau standard SNBS a été conçu dans le cadre du programme SuisseEnergie.
Basé sur des critères répartis dans trois thèmes principaux la société, l’économie et l’environnement ce nouveau standard a pour objectif d’aller au-delà du label Minergie et de rattraper ainsi le retard de la Suisse dans ce domaine. Développé dans sa phase pilote pour les habitats collectifs et les bâtiments administratifs, ce standard a comme avantage la prise en compte de nombreux critères qualitatifs. Structuré de manière très précise, chaque thème étant divisé en 4 sous-thèmes, il permet d’évaluer en 25 critères, aussi bien les nouvelles constructions que les bâtiments existants.
C’est également sur la qualité que l’architecte Gilles Bellmann insiste lors de son intervention. Considérant l’architecture comme un processus, il décrit, à l’aide d’un projet de bâtiment Minergie P-eco, la démarche de son bureau. Le «processus de projet» gère l’intégration du concept au site, le «processus de préparation d'exécution» ouvre le chantier au public afin de communiquer et de transmettre les savoirs, et «le processus de matérialisation» finalise le projet en portant une attention particulière à certains critères déterminés par la construction et le site.
Pour clore le séminaire, Christian Renken, responsable du département Solaire de l’entreprise Acomet, a présenté l’un de leurs nouveaux produits phares : le Color Power. Grâce à leur conception sur mesure et à la technologie de verre coloré Kromatix, ces panneaux solaires peuvent être intégrés plus facilement à l’architecture. Le bâtiment Nespresso à Avenches et la nouvelle cabane Tracuit dans le Val d’Anniviers, ont bénéficié de cette nouvelle technologie.