Le tour­nant éner­gé­tique: en­fin pas­ser à l'ac­tion!

Le 21 novembre 2013, le salon MaisonBoisEnergie a ouvert ses portes à la foire de Berne. Le traditionnel séminaire d'automne, intitulé cette année "Réaliser le tournant énergétique", s'est tenu le jour de l'inauguration. Le choix du thème assez banal contrastait avec le langage en partie très clair de quelques conférenciers. Cette année aussi, les conférencières se firent très rares.

Date de publication
04-12-2013
Revision
01-09-2015

On s'est retrouvé dans du déjà vu: à lire les thèmes de cette année, on a peine à croire que douze mois se sont écoulés depuis le dernier séminaire d'automne: les conséquences économiques mais aussi les chances du tournant énergétique, le stockage des énergies renouvelables ainsi que différents systèmes pour l'alimentation énergétique des bâtiments, comme «2sol»1 de Hansjürg Leibundgut, Institut de Technique du Bâtiment à l'EPF de Zurich. Et tout comme l'an dernier, le pourcentage de femmes dans le public était d'environ 5%; à nouveau il n'y eut pas une seule femme parmi les intervenants - ceci était d'autant plus flagrant qu'avec les deux conseillères fédérales, Doris Leuthard et Eveline Widmer-Schlumpf, il y eut tout de même deux femmes qui se sont engagées de manière déterminante pour la sortie du nucléaire et le renoncement aux énergies fossiles.
Le modérateur Ruedi Meier s'est proposé une amélioration pour l'année prochaine - c'est tout ce qu'il lui restait à faire étant donné que même Helmut Krapmeier de l'Institut de l'énergie du Vorarlberg a abordé cette situation négative dans son allocution.

Agir plutôt que réagir

Par contre, sur le contenu, les intervenants ont réaffirmé les points suivants :
• Le changement climatique est un fait - la question n'est plus de savoir s'il a lieu mais contraire de savoir comment nous en gérons les conséquences (Reto Knutti, Institut pour l'atmosphère et le climat, EPF Zurich).
• Le tournant énergétique - le renoncement aux fournisseurs d'énergie fossile - est non seulement faisable mais encore abordable. Si la Suisse veut rester indépendante des fournitures d'électricité de l'étranger, des combinaisons d´énergie éolienne, d'énergie solaire et de biomasse sont, par exemple, concevables. Et qui plus est: avec son savoir-faire technique, la Suisse pourrait devenir un partenaire important sur le marché mondial (Anton Gunzinger, fondateur de SCS Supercomputing Systems, Zurich).
• En raison de la croissance de la population et de l'essor économique au sein des pays BRIC, l'objectif zéro émission que l'on s'efforce d'atteindre en Suisse n'est qu'une goutte d'eau dans la mer - mais tout de même un début important pour repenser un changement de cap.
• Le stockage d'énergies renouvelables qui ne sont pas disponibles 24 heures sur 24 et en toutes saisons n'est toujours pas solutionné de manière satisfaisante. Les possibilités comme les sondes géothermiques (Hansjürg Leibundgut), les inclusions de paraffine ou de chlorure de calcium hexahydraté (Mark Zimmerman, Empa) ou les batteries lithium-ion (Andrea Vezzini, Institut de recherche sur l'énergie et la mobilité, BFH) sont (encore) compliquées, onéreuses ou pas encore prêtes à être commercialisées.

Texte traduit par Annie Jeamart

 

 

Note

 

1 http://www.busy.arch.ethz.ch/news/ITA_BuSy_Publikation_ZE-2Sol.pdf (en allemand) 

 

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