Feu vert au pro­jet rou­tier à tra­vers l'Ama­zo­nie en Bo­li­vie

Le résultat d'une consultation avec les communautés indigènes permet de réviser une loi qui précisait qu'aucune route ne devait traverser la réserve naturelle du Tipnis.

Publikationsdatum
08-01-2013
Revision
19-08-2015

Une majorité de communautés indigènes s'est prononcée en faveur d'un projet routier contesté en Amazonie bolivienne, a indiqué le 7 janvier le tribunal électoral à l'issue d'une consultation. Effectuée entre juillet et décembre l'an dernier, elle concernait 58 des 69 communautés amazoniennes. 
"Sur les 58 communautés consultées, trois d'entre elles ont rejeté le projet routier", a indiqué Juan Carlos Pinto, directeur d'une unité technique du tribunal électoral. "Onze d'entre elles ont choisi de ne pas exercer leur droit à la consultation", a déclaré Vilma Velasco, présidente du tribunal. 
Le résultat de la consultation permet au pouvoir législatif et judiciaire de réviser la loi 180, qui en octobre 2011 avait décrété la zone du Tipnis "intangible" et précisait qu'aucune route ne devait traverser le territoire. "L'Assemblée (législatives) va devoir analyser les résultats de la consultation et interpréter correctement la loi 180", a déclaré le ministre des Travaux publics, Vladimir Sanchez. 
Le parc naturel amazonien du Tipnis, dans le centre du pays, est considéré comme un habitat ancestral par les communautés indigènes locales. Elles ont organisé deux importantes marches sur La Paz pour s'opposer au projet routier. 
Fernando Vargas, un des leaders de la région du Tipnis, opposé à la construction de la route, a estimé que le rapport du tribunal électoral était "truffé de mensonges, de prébendes et, par conséquent, n'a aucune valeur juridique". 
Le gouvernement du président socialiste d'origine indienne aymara Evo Morales a appuyé ce projet pour lequel il a obtenu un crédit de 332 millions de dollars du Brésil. Il estime qu'il permettra de désenclaver la région et de renforcer la présence de l'Etat dans une zone où prolifèrent les activités illégales (trafic de bois, d'animaux, de drogues). 
Les partis de l'opposition estiment quant à eux que la route d'accès dans la région amazonienne permettra l'agrandissement des plantations de coca par des cultivateurs partisans du gouvernement. 

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