Ré­fle­xi­on sur l'ha­bi­ta­ti­on estu­di­an­ti­ne en Su­is­se

Pour Frédéric Frank et Nicolas Yerly de la Haute école d’ingénierie et d’architecture de Fribourg (HEIA), la production de logements estudiantins en Suisse n’a pas suivi l’évolution des modes de vie. Ils dressent un bilan critique et lancent un appel pour une plus grande habileté et sensibilité architecturales tant de la part des maîtres d’ouvrage que des architectes.

Publikationsdatum
12-05-2021
Frédéric Frank
Professeur de théorie de l’architecture et de la ville à la Haute école d'ingénierie et d'architecture de Fribourg
Nicolas Yerly
Collaborateur scientifique à la Haute école d'ingénierie et d'architecture de Fribourg

Depuis deux décennies, le renforcement des activités de recherche des universités helvétiques et les  partenariats publics-privés ont profondément diversifiés la vision que nous avons des campus universitaires. Les campus intègrent dès lors une part de plus en plus importante de bâtiments dédiés aux activités de recherche alors que d’autres sont dédiés aux start-up. Ces aspects occupent les réflexions des architectes et donnent naissance à de nouvelles visions pour les campus au début des années 2020. Mais, parallèlement, la question étudiante n’a pas atteint le même niveau de réflexion. Si le questionnement sur les qualités des espaces d’enseignement se poursuit dans plusieurs bâtiments, à l’image de l’Ecole de santé de la ZHAW à Winterthour réalisée par pool Architekten (2013-2020), force est de constater que les questions liées à l’habitation estudiantine ne sont pas empreintes d’autant d’innovation.

Pourtant, les mutations sociologiques récentes de la population estudiantine sont considérables. D’un profil relativement homogène à la fin des années 1990, cette population s’est considérablement diversifiée sans que les plans d’appartements qui lui sont dédiés n’aient été modifiés. Parmi les principales mutations, nous pouvons relever la prolongation de la période des études, la généralisation de formations plus longues – du master au post-doctorat –, la part importante d’étudiants effectuant une formation en parallèle à une activité professionnelle ou encore les reconversions professionnelles induisant la reprise des études. Ces questions, peu présentes aux époques précédentes, concernent désormais une part importante de la population étudiante.

En considérant la production récente en Suisse, nous constatons que les réalisations de logement pour étudiants ne prennent pas en compte ces changements. Quels sont les besoins actuels de cette population? Qui construit aujourd’hui le logement estudiantin? Quels sont les modèles présidant actuellement à leur réalisation et comment la production savante en Suisse réinterprète-t-elle cette question?

Quelle population étudiante aujourd’hui?

Notre postulat est qu’il n’y a pas un type d’étudiant mais des types d’étudiants appartenant à des groupes sociologiques différents. Les mutations sociologiques récentes évoquées ci-dessus incitent en effet à décrire les modes de vie estudiantins selon la matrice à trois entrées usuellement employée en programmation urbaine et établie selon le revenu, l’âge et les valeurs du ménage1. Par exemple, un étudiant en bachelor – père de famille, travaillant à temps partiel et recherchant une vie communautaire –, n’a pas le même mode  de vie qu’une post-doctorante célibataire, rémunérée à plein temps par son université et recherchant un cadre de vie calme et anonyme.

La recherche d’un appartement adapté au style de vie devrait orienter ensuite l’étudiant vers différentes options, comme n’importe quel ménage peut le faire. Sauf que dans le cas du groupe considéré, les revenus modestes à faibles orientent souvent vers des choix contraints pour ne pas dire vers une absence de choix. Alors que nous sommes capables aujourd’hui de proposer des expériences résidentielles diversifiées à coût égal, ayant notamment des caractéristiques typologiques d’une grande variété, pourquoi cette question n’a-t-elle pas encore trouvé son plein développement?

Acteurs de la production en matière d’habitation estudiantine

Pour répondre à cette question, il s’agit de considérer les acteurs de la production en matière d’habitation estudiantine en Suisse: la majorité des appartements occupés par des étudiants aujourd’hui n’ont pas été conçus pour eux.

A priori, cela ne constitue pas une faiblesse du système. D’une part, comme pour l’habitation en général, les habitudes des gens ont une certaine malléabilité face à leur cadre de vie. D’autre part, cela permet aux étudiants d’occuper différents quartiers, ce qui contribue à créer des «villes estudiantines» et non des campus refermés sur eux-mêmes. A cet effet, la tendance d’implanter ou de renforcer la présence des étudiants sur les campus, pour les rendre davantage actifs, est un phénomène récent en Suisse qui est inspiré par une politique universitaire s’inspirant des universités nord-américaines. La prise en compte de cette question par les écoles polytechniques renseigne sur cette question, toutes deux organisant des procédures allant dans ce sens au cours des années 2007-2008.

A posteriori, cela peut représenter une faiblesse du système dans la mesure où l’habitation estudiantine peut tomber plus facilement en mains d’investisseurs privés, quand il ne s’agit pas de promoteurs ou de particuliers peu scrupuleux. En effet, ceux-ci se sont aperçus depuis une dizaine d’années de l’opportunité que l’habitation estudiantine représente. Tout d’abord les petits appartements ont un prix de location au mètre carré plus élevé que les appartements plus grands. Ensuite, le turn-over dans les appartements pour étudiants est, par définition, important ce qui permet d’augmenter les loyers à chaque reprise de bail sans justification spécifique. Enfin, une part importante de la population étudiante n’a pas les revenus2 ou les attestations suffisantes pour déposer des dossiers auprès des régies3 sans avoir recours à un garant. Ceci peut être aisé pour un étudiant helvétique mais plus difficile pour un étudiant étranger qui devra peut-être avoir recours à des réseaux parallèles. Ces trois facteurs assurent donc une manne financière. Le cas d’étude de l’Ouest lausannois est significatif à cet effet: à proximité du double campus de l’UNIL et de l’EPFL ont fleuri des projets promotionnels désastreux poussant le vice jusqu’à mettre en location les places de stationnement pour vélos. En parallèle, de nombreux «logements» à la limite de la légalité, par exemple dans des demi-sous-sols, sont proposés par des propriétaires ne demandant pas de dossier aux futurs locataires et tirant parti des faiblesses du système mis en place par les régies.

Pourtant, les fondations de logement pour étudiant existent et continuent à être actives dans la réalisation de nouveaux immeubles. En effectuant une recherche préliminaire, nous nous sommes aperçus qu’elles ne présentent pas nécessairement une garantie en termes d’architecture de qualité et encore moins – c’est le paradoxe –, une garantie en termes d’adaptation typologique aux mutations sociologiques précédemment décrites. Un grand projet d’habitation estudiantine récemment achevé à Fribourg en est la triste démonstration, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des immeubles. Mais il existe aussi des exemples stimulants dans la production récente4.

Catégories et types actuels d’habitation estudiantine

Lorsque les bâtiments ont une profondeur usuelle, deux catégories sont habituellement proposées pour l’habitation estudiantine : le studio ou la colocation. Elles se traduisent en deux types identifiables. Les appartements qui en découlent sont, à l’image des réflexions générales sur l’habitation collective, de plus en plus souvent distribués par des coursives5.

Les studios – ou chambre indépendantes s’il n’y a pas de cuisine – sont en général très proches du type usité dans l’hôtellerie et dans les établissements médico-sociaux: une cellule constituée d’un espace rectangulaire multifonctionnel séparé des circulations collectives par un espace de transition distribuant une salle-de-bains. La kitchenette se trouve dans cet espace ou dans l’espace multifonctionnel.

Les appartements en colocation sont en général structurés selon une séparation stricte entre un espace collectif et des espaces individuels prenant la forme de chambres rectangulaires ne pouvant en général accueillir qu’un bureau, une armoire à habits et un lit simple. Entre les espaces individuels et collectifs se trouvent les cellules sanitaires occupant le cœur de l’appartement et traitées, dans les cas les plus intéressants, comme une couche conférant une plus grande intimité aux chambres. Cette organisation spatiale, qui a au moins vingt ans, apparaît déjà dans l’intéressant projet du Bülachhof à Zurich conçu par Marc Langenegger (2003). Celui-ci était déjà desservi par une coursive et apparaît sinon comme le modèle d’origine des types actuels, du moins comme un important jalon ayant permis à ce type de se redéployer en Suisse6.

Des types qui ne répondent plus à la diversification des modes de vie

Ces deux types consacrés ne répondent malheureusement pas aux mutations sociologiques actuelles et aux modes de vie d’une partie des étudiants actuels. Sans entrer dans une critique exhaustive, considérons les dans leurs faiblesses majeures.

Dans le cas du type consacré pour la colocation, l’absence de seuil entre espaces collectifs et individuels ne permet pas à la diversité des temporalités et des modes de vie qui peuvent coexister aujourd’hui au sein d’une colocation d’y prendre place de façon concluante; en d’autres termes, les qualités d’intimité sont mauvaises. Les expérimentations sur les appartements en cluster, non voués à ce jour à des étudiants, ouvrent de belles perspectives quant aux plans dédiés aux colocations.

Dans le cas des chambres individuelles ou des studios, l’espace rectangulaire multifonctionnel semble de plus en plus inadéquat face à la diversité des modes de vie des étudiants. Dormir, manger, recevoir et se relaxer en permanence face à son bureau et son ordinateur n’est raisonnablement pas une situation enviable7. L’aspect contraint de tels espaces révèle que les concepteurs confondent souvent multifonctionnel et indéfini. Les expérimentations en cours sur les petits appartements non estudiantins suscitent de nouvelles réflexions, à l’image du projet-manifeste Haus der Wandlung réalisé par Elli Mosayebi sur les toits de l’EPF de Zurich en 2019.

Ce que nous révèlent les concours actuels

En partant du principe, un peu simpliste, que les concours représentent une plateforme de discussion permettant à l’innovation de voir le jour sur la base d’un programme donné, intéressons-nous désormais aux concours récents d’habitation estudiantine en Suisse afin d’identifier les tendances actuelles et de se questionner au sujet des solutions proposées. Pour ce faire, nous avons effectué une recherche sur les concours estudiantins effectués en Suisse depuis 20158. Nous les avons mis en relation avec les concours d’habitation collective non estudiantins effectués durant le même intervalle9. Plusieurs tendances sont repérables sur la base de cet inventaire.

Nous relevons d’abord le faible nombre de concours pour les logements estudiantins, par rapport à d’autres programmes parapublics tels que crèches, écoles ou établissements médico-sociaux. Cette tendance est générale en Suisse, y compris dans les régions zélées en matière de concours ou ayant une population plus importante en étudiants. Constat souligné dans le  programme du concours pour l’Areal Rosengarten à Zurich en 2014: «Zürich profiliert sich heute als ein international führender Hochschulstandort. In der Stadt Zürich sind gegenwärtig über 60'000 Studierende immatrikuliert. Die in Zürich wohnhaften Studierenden dürften rund 10 Prozent der Stadtbevölkerung ausmachen. (…) Für Studierende ist es daher heute besonders schwierig in der Stadt Zürich bezahlbaren Wohnraum zu finden.»10  Le projet lauréat, conçu par l’agence Scheidegger Keller, dépasse enfin la banalité des plans d’appartement en colocation. Il propose des doubles hauteurs pour les espaces collectifs, permettant ainsi de traiter le front de rue exposé aux nuisances, alors que des loggias généreuses s’ouvrent sur le parc et mettent en relation deux unités entre elles. Le développement des appartements sur deux niveaux permet, grâce au positionnement de l’escalier intérieur, de créer une transition spatiale entre espaces collectifs et individuels de l’appartement.

Une première  tendance se situe dans l’intégration de l’habitation estudiantine à des programmes mixtes, incluant majoritairement des appartements non estudiantins – comme dans le concours de Bachet-de-Pesay à Lancy en 2017 – ou incluant des activités de recherche et d’enseignement – dans l’optique de créer des campus –, comme dans les concours récemment jugés du Campus Motel à Buchs et de l’Area ex-Macello à Lugano. Dans ce dernier cas, la revitalisation d’un site au riche patrimoine par des activités renforçant l’attractivité du campus est des plus intéressantes en termes programmatiques. En revanche, les projets primés révèlent de très grands écarts de qualité dans les propositions relatives à l’habitation estudiantine. Certains appartements représentent la traduction littérale des types identifiés précédemment. Un regard attentif aux planches des projets primés interroge sur la place marginale attribuée à l’habitation estudiantine, tant quantitativement que qualitativement. A contrario, d’autres appartements ont de véritables qualités spatiales et laissent entrevoir une prise en compte des mutations sociologiques mises en évidence dans notre article. Le projet lauréat des architectes Durisch + Nolli reprend le type consacré de la colocation, mais en propose une stimulante réinterprétation de l’atmosphère par un intéressant travail des matériaux et de la lumière naturelle.

Une deuxième  tendance est l’apparition de concours laissant ouverte la possibilité d’intégrer des petits appartements ou des colocations sans que ceux-ci soient uniquement dédiés à des étudiants. C’est, par exemple, le cas du concours effectué en 2018 au Faubourg du Lac 31 à Bienne. Prenant place dans un contexte immobilier détendu, contrairement à l’arc lémanique, la qualité des appartements est un atout nécessaire pour en éviter la vacance, la concurrence entre biens immobiliers étant importante dans cette région. La destination des appartements n’est donc pas saturée par un type de ménages unique – par exemple uniquement des étudiants - mais s’adresse à tous les ménages constitués d’une ou deux personnes, de sorte à maximiser l’absorption de l’opération par le marché11. Si la proposition lauréate du concours pour l’Areal Rosengarten ouvrait des pistes de réflexion sur ce que peut être une colocation estudiantine aujourd’hui, les propositions biennoises ouvrent, quant à elles, des pistes de réflexion sur les qualités potentielles d’un appartement ayant peu de pièces.

Alors que le projet lauréat n’est que la traduction littérale du type identifié précédemment pour les petits appartements – ce dont le jury est parfaitement conscient12 – d’autres projets primés s’affranchissent de la répétition mécanique de plans standardisés pour les studios et 2 pièces en Suisse et ouvrent un champ d’expérimentation pour la conception de petits appartements.

Le quatrième prix attribué au projet conçu par l’agence Bart + Buchhofer révèle, par exemple, qu’avec des principes analogues savamment réinterprétés, une lecture spatiale complètement différente est possible. Dans ce projet, les architectes répondent au déficit d’intimité des coursives et aux carences induites par un espace multifonctionnel de petite taille par des interventions mesurées mais efficaces. Le deuxième prix, esquissé par l’agence Freiraum, propose quant à lui de diversifier les types au sein de l’opération, en insérant notamment des appartements en duplex dans les étages inférieurs dont la générosité transforme radicalement l’expérience résidentielle usuelle dans des petites unités. Enfin, le troisième prix, dessiné par 0815 Architekten, montre que par un simple décalage en plan une redoutable efficacité peut être atteinte pour articuler deux séquences au sein de petits appartements, entre calme et bruyant, exposé et retiré, lumineux et sombre.

Un appel aux concepteurs et aux maîtres d’ouvrage

A l’instar de l’emblématique Baker House réalisée par Alvar Aalto sur le campus du MIT à Boston (1947-49) dans le contexte économique difficile de l’après-guerre, ces propositions récentes nous montrent que la conception d’une habitation estudiantine de qualité n’est pas une question de surfaces excessives ou de coûts démesurés, mais qu’elle est avant tout une question d’habileté et de sensibilité architecturale. De nombreuses réalisations actuelles révèlent qu’aussi bien les architectes que les maitres d’ouvrage ont une vision dépassée de ce que représente la vie estudiantine aujourd’hui.

Les chambres réalisées par Aalto, en adéquation avec les besoins des étudiants au milieu du 20e siècle, sont de dimensions réduites mais parviennent à distinguer un espace dédié au sommeil d’un espace dédié au travail ou à l’accueil, ce que la production actuelle est souvent incapable d’effectuer avec des surfaces pourtant plus importantes: l’intelligence d’un concepteur éclairé n’engendre pas de coût et les qualités qu’il apporte à un projet n’ont pas de prix. Espérons que le défi architectural que représente l’habitation estudiantine trouvera son plein développement dans un avenir proche

Texte paru dans sa version italienne dans le numéro de la revue Archi  2/2021 "Nuovi cam­pus uni­ver­si­tari"

Notes

 

1. Voir à ce sujet les travaux de recherche pionniers effectués par Corinna Heye.

 

2. Le taux d’effort maximal dans l’attribution d’un bail est fixé à un tiers du revenu.

 

3. Manque d’attestation de salaires de leur part ou d’un parent domicilié en Suisse, par exemple.

 

4. Toutefois, plusieurs projets d’habitation estudiantine présentant de nombreuses qualités ont été récemment construits. En Romandie, par exemple, plusieurs projets ont vu le jour au cours des dernières années: sur le campus de l’EPFL, les immeubles réalisés par Esposito & Javet (2006-2009) et le Vortex conçu par l’atelier Dürig (2015-2019); à Genève, l’immeuble réalisé par Charles Pictet à la Coulouvrenière (2010-2011) ou encore celui conçu par Lacroix-Chessex à proximité de la gare Cornavin (2008-2012). Dans chacun de ces projets, la qualité de l’expression architecturale est à relever, notamment par un travail sur la matérialisation des façades qui apparaît comme un engagement remarquable face aux contraintes constructives actuelles. Au niveau typologique, il est possible de constater que les catégories d’appartement usuellement proposées – le studio ou la colocation – n’ont pas donné naissance à de véritables innovations répondant aux mutations sociologiques actuelles.

 

5. Dans les discours actuels, la coursive apparaît comme la traduction architecturale du «vivre ensemble». Un regard attentif révèle que la redécouverte récente de la coursive est souvent motivée par des aspects économiques liés à l’efficacité redoutable de son principe distributif, en particulier dans des opérations constituées de petits appartements.

 

6. Une étude réalisée par la coopérative de logement étudiant WOKO a aussi favorisé la consécration de ce type: WOKO, Studentische Wohnmodelle in Europa, Zurich, avril 2011.

 

7. Cette remarque a pris toute son importance dans le contexte de crise sanitaire que nous traversons actuellement.

 

8. Dépouillement effectué par Nicolas Yerly, sur les bases de données espazium.ch et konkurado.ch

 

9. Recherche effectuée depuis 2017 par les auteurs à la HEIA de Fribourg.

 

10. Stadt Zürich, Areal Rosengarten, Bericht des Preisgerichts, Zurich, juillet 2014, p.3.

 

11. «Das Mietangebot soll sich an Singles oder Paare allen Alters, Studenten, Wochenaufenthalter oder Personen in neuer Lebenssituation richten.» Stadt Biel, Projektwettbewerb Seevorstadt 31, Bericht des Preisgerichts, Bienne, décembre 2018, p.3.

 

12. «Für die Wohneinheiten wird eine klassische Einraum-Typologie mit eingangsnahem Nassbereich vorgeschlagen.» Stadt Biel, op.cit, Bienne, décembre 2018, p.27.